L’Elixir d’amour, 1832
Paris, Opéra Bastille
Du 10 au 25 octobre 2009
Donizetti en 1832 « ose » un nouveau type de mélodrame amoureux… Adina, séductrice habile et piquante, connaît bien les pièges de l’amour. Elle a lu et décrypté la légende vénéneuse de Tristan et Iseult. Elle peut bien rire des illusions trompeuses faites pour piéger les âmes fragiles…
Donizetti créée une partition faite d’élégance et de subtilité, de douce nostalgie aussi parfois amère et sombre comme en témoigne l’air célèbre de Nemorino: « une furtiva lagrima »…
En plus du duo amoureux, Donizetti invente des rôles contrastés, picaresques et comiques (que Pelly en homme de théâtre sait dévoiler, rehausser avec une intelligence délectable): le docteur Dulcamara, roublard et manupilateur; le Belcore qui est un soldat bellâtre, drôlatique, vaniteux et truculent.
Les personnages de cynique, piquant, incrédule, depuis Atys (Lully et Quinault, 1676), ici Adina, captivent: lorsqu’ils succombent enfin à l’amour, l’action glaciale et cinglante se fait ivresse des sens. Production enchanteresse… d’autant plus si l’équipe des chanteurs s’impose par sa délicatesse de jeu et de chant.
Paolo Arrivabeni, direction
Laurent Pelly, mise en scène et costumes
Anna Netrebko (10, 15, 20, 23 oct.)
Tatiana Lisnic (12, 17, 25 oct.) : Adina Giuseppe Filianoti (10, 15, 20, 23 oct.)
Charles Castronovo (12, 17, 25 oct.): Nemorino
George Petean: Belcore
Paolo Gavanelli: Il Dottor Dulcamara Jaël Azzaretti: Giannetta
Orchestre et choeur de l’Opéra national de Paris