lundi 21 avril 2025

Georg Friedrich Haendel: Giulio Cesare, 1724 France Musique en direct, le 11 juillet 2009 à 21h

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Georg Friedrich Haendel
Giulio Cesare
, 1724

France Musique
En direct de Beaune
le 11 juillet 2009 à 21h

Portraits individuels…

Créé à Londres au Haymarket, le 20 février 1724, Giulio Cesare fit un triomphe avec les chanteurs vedettes: Senesino (le castrat qui chanta tous les rôles majeurs dans cette tessiture écrits par Haendel), aux côtés des sopranos divas baroques: la Cuzzoni et la Durastanti… Eduardo Lopez Banzo quant à lui a choisi une distribution avec laquelle il poursuit son exploration du théâtre haendélien: outre la justesse des portraits psychologiques parfaitement individualisés, le chef espangol sait articuler et varier les récitatifs, seccos ou accompagnatos. Cette vigilance dans le menu détail sans rien diluer de l’urgence dramatique globale, est devenue peu à peu sa marque de fabrique.
César (castrat) et Cléopâtre (soprano) paraissent ici en des caractères vocaux idéalement caractérisés. Entre désir personnel et devoir politique chacun éprouve le théâtre des passions avec une sincérité et une intensité nouvelles. Les deux personnages historiques, deux souverains que rien ne rapproche d’un premier regard, se reconnaissent sous le charme d’un amour véritable. Aimantation sublime autant qu’imprévue, que Haendel sait exprimer grâce à plusieurs duos remarquables.

… et fresque romaine

Plusieurs personnages de l’Histoire romaine d’Egypte croisent leur destin car le compositeur soigne tout autant les détails et le fond historique: Cornelia, veuve de Pompée, lequel rival de César a été honteusement assassiné par le frère de Cléopâtre, Ptolémée. Sextus, fils de Pompée et de Cornelia n’aspire qu’à venger son père: il tue Ptolémée, lequel rival d’Achillas, voulait aussi épouser Cornelia.
Tout en portant une attention particulière au profil de l’action romaine, du contexte et de la succession des situations, Haendel se concentre surtout sur les deux amoureux: passion irrésistible d’un amour naissant qui humanise et emporte à la fois, le destin des deux figures politiques. Ecoutez l’air de Cléopâtre: « V’adoro pupille » ou celui de César: « Aura, deh per pietà »… la vérité du style et la justesse de la musique dressent le portrait d’être soumis et désirant, entre grandeur, désir, espoir, lucidité.
L’orchestre est particulièrement raffiné, développant dans le sillon tracé par Amadigi (1715, précédemment enregistré par Eduardo Lopez-Banzo et la même équipe de solistes chez Ambroisie), de nouveaux effets (dont un orchestre sur scène).
Giulio Cesare fait suite aux nombreux opéras qui précèdent et dont le livret s’impose hélas par sa faiblesse: ici, rien de tel car Haendel ne sacrifie pas l’efficacité dramatique sur l’autel de la seule beauté musicale. Ainsi après Floridante (1721), Flavio (1723), et Tamerlano (1724), Giulio Cesare confirme l’éloquente maturité du compositeur sur la scène lyrique. Maître de l’Opéra italien aclimaté au goût du parterre londonien, Haendel supplante le théâtre de ses rivaux: Bononcini, Porpora et Hasse, ces deux derniers, représentants prestigieux de l’opéra napolitain.

Lire aussi notre grand dossier Georg Friedrich Haendel 2009

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