mercredi 23 avril 2025

Georg Friedrich Haendel, Theodora (1749)France musique, samedi 11 novembre à 10h30

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Georg Friedrich Haendel
Theodora (1749)
Samedi 11 novembre à 10h30

Geraldine McGreevy, Theodora
Anne Sofie von Otter, Irene
Stephen Wallace, Dydimus
Paul Agnew, Septimius
Matthew Rose, Valens

Orchestre et choeur du Concert d’Astrée
Emmanuelle Haïm
, direction

Production présentée en octobre 2006, à l’Opéra de Lille et au TCE à Paris.

L’oratorio est le genre dans lequel Haendel renouvelle son inspiration.
L’opéra italien a montré ses limites : hier, aclamé, il n’attire plus
les foules. Le compositeur s’est de nouveau illustré dans l’écriture de
fresques morales sacrées qui lui permettent d’exprimer avec un feu
intact, les passions humaines. Ainsi naîtront, après les chefs d’oeuvre
: Israël en Egypte (1739) et Le Messie (1742), de nombreux « opéras religieux » dont, entre autres, Samson (1743), Belshazzar (1745), puis en 1749, Solomon et Susanna. C’est aussi l’année qui voit l’élaboration de Theodora.

Créé
à Londres au Théâtre royal de Covent Garden, le 16 mars 1750, – alors
que Haendel était âgé de 65 ans-, l’oratorio est d’autant plus
singulier dans son œuvre qu’il s’agit de la seule partition sacrée dont
le sujet puise dans l’histoire chrétienne.Thomas Morell qui a écrit le
livret, s’inspire non pas de Corneille mais du récit moral de Robert
Boyle, paru en 1687, « The martyrdom of Theodora and of Didymus ».
Haendel compose la matière musicale avant le 31 juillet 1749, en
réutilisant des airs antérieurs, et même en puisant dans des duos de
Carlo Maria Clari. Malgré une distribution exemplaire où brilla le
castrat Gaetano Guadagni (Didymus), aucune des représentations de 1750
ni la reprise de 1755, ne suscita d’intérêt ; Theodora fut même un échec confirmé qui n’altéra cependant en rien, l’affection de l’auteur pour son œuvre.

Pourtant
dans cette œuvre grandiose, inspirée par la tendresse humaniste du
compositeur, visiblement subjugué par la figure de la sainte martyre du
IV ème siècle, l’écriture soigne la signification moralisatrice et
exemplaire du sujet : somptueux chœurs des chrétiens, insouciance plus
légères des païens, mais surtout, caractérisation toute en nuance et en
progression des protagonistes. Aux côtés des deux amants
(Theodora/Dydimus), s’affirment les rôles secondaires tout aussi
minutieusement décrits : Irène, compagne de Theodora ; Septimius, le
frère d’armes de Dydimus et l’inflexible Préfet Valens.
En cela Theodora préfigure l’accomplissement exceptionnel et plus approfondi encore de Jephté, le dernier oratorio de Haendel, créé deux ans plus tard, en 1752. Jephté
est composé aux portes de l’abyme : Haendel doit ralentir son rythme de
création et même s’arrêter d’écrire, incapable de poursuivre une œuvre
fascinante à cause d’une cécité partielle puis complète.

Synopsis
Acte I.
Au moment où Rome célèbre l’anniversaire de l’empereur Dioclétien,
chacun est invité à sacrifier à Jupiter. Le jeune officier Didymus
s’insurge contre la loi romaine qui contraint la liberté de conscience
car il s’est secrètement converti au christianisme. Lui répond Theodora
qui est arrêtée pour être prostituée dans le temple de Vénus.
Inflexible, la jeune chrétienne se prépare à la mort.
Acte II. Didymus qui l’aime, obtient une entrevue. En revêtant de l’officier romain, elle peut fuir la geôle qui l’emprisonne.
Acte III.
Libre, Theodora ne peut rester insensible à la tragédie qui frappe son
aîmé : Dydimus a été arrêté et condamné à mort. La jeune femme se livre
aux officiers et meurt avec Didymus.

Illustration
Portrait du Fayoum, jeune femme, vers 170 après Jésus-Christ (Paris, musée du Louvre)

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