jeudi 24 avril 2025

Giacomo Puccini: Tosca. Benoît Jacquot, 2001. Roberto Alagna, Angela Gheorghiu Mezzo, à partir du 27 décembre 2007 à 20h45

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Giacomo Puccini
Tosca

Mezzo
Le 27 décembre 2007 à 20h45
Le 28 décembre 2007 à 13h45

Film. Réalisation: Benoît Jacquot. France, 2001.

Benoit Jacquot réussit totalement l’écriture cinématographique adaptée à la scène lyrique. Au début, la caméra passe de façon fluide du studio d’enregistrement (images en noir et blanc) à l’église (Rome, Sant Andrea della Valle) où peint Cavaradossi, dont les colonnes de marbre semblent surgir du néant.

Le parti pris de la lumière est l’autre élément clé de la réussite du film: déposant comme un halo lumineux et vaporeux sur les visages et les silhouettes, l’éclairage ajoute positivement à l’esthétisme de l’ensemble. Le cinéaste se permet même des libertés devant la caméra comme ce premier duo amoureux entre Floria et Mario, sous la voûte de l’église, où tout en chantant en deuxième plan, les protagonistes se mettent à parler comme s’il s’agissait d’une comédie italienne classique… l’impression de vie dans le rêve n’en est que plus saisissante.


Evidemment, un opéra est surtout porté par ses chanteurs qui, face à la caméra doivent non seulement percer l’écran par leur présence, mais encore jouer: de ce point de vue, le jeu du couple charismatique Alagna/Gheorghiu est sans défaut… La soprano roumaine et son beau visage lisse de madone brune, sa photogénie sublime, captivent de bout en bout… Son époux à la ville, la suit, l’enveloppe, exalte son jeu émotionnel d’une fougueuse intensité.
A leurs côtés, Ruggiero Raimondi qui n’en est plus à son premier film d’opéra (et non opéra filmé), depuis Don Giovanni de Losey, incarne à merveille, le chef de la police, limier haineux rongé par le désir que lui suscite la belle cantatrice éprise de son peintre… Trio infernal, tendu entre l’arc du sadisme jaloux et de la liberté passionnelle, les personnages forcent l’admiration. Voilà un opéra qui se regarde et qui se vit comme un film. Sur les traces de son illustre aînée américano-grecque, Angela Gheorghiu a des faux airs de Callas, et tout au moins, en étant l’amoureuse éperdue autant que la fervente adorarice des autels, vivant d’art et d’amour comme le souligne son air du II, la chanteuse subjugue et signe incontestablement le rôle de sa carrière. Elle est belle même rayonnante, vocalement indiscutable, dramatiquement subtile… C’est une prêtresse de l’écran et le film lyrique, un indiscutable chef-d’oeuvre.

CD

Angela Gheroghiu fait paraître chez Emi classics, un récital scaligène, Live from La Scala où Joeff Cohen l’accompagne au piano (enregistré sur le vif lors d’un récital lyrique, en avril 2006). La diva chante plusieurs mélodies, italiennes, françaises, et aussi roumaines. Timbre incarné, velours vocal d’une féminité palpitante, « La » Gheorghiu nous offre l’un de ses meilleurs récitals…

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