Giuseppe Verdi: Macbeth (1847-1865) Opéra de Paris, du 4 avril au 8 mai 2009

Quand Shakeaspare brosse le portrait d’un couple d’intrigants régicide, les Macbeth, Verdi au moment de composer son opéra sur le sujet, pourtant très célèbre, songe à quitter le métier parce que les rivalités et les intrigues ne cessent de polluer le milieu de l’opéra… Néanmoins, il commence à écrire sa nouvelle partition pour le Théâtre La Pergola de Florence. Plus tard en 1865, Verdi livrera une version plus dense dramatiquement et plus abouti musicalement, sur la scène du Théâtre Lyrique (21 avril 1865). Shakespeare est une source d’inspiration comme ce fut le cas de Mendelssohn: Verdi abordera à nouveau le théâtre fantastique et tendre du dramaturge britannique pour Otello et Falstaff, qui s’inspire des Joyeuses Commères de Windsor.
Verdi se concentre sur le profil psychologique du couple des conspirateurs criminels, les Macbeth. Lady Macbeth, force meurtrière, d’une férocité infernale, pousse son époux jusqu’à franchir l’innommable. 3 grands airs font du rôle féminin, l’un des plus grands défis pour soprano, tendant parfois, voire souvent à minorer le rôle du baryton dans le rôle-titre. Verdi a souhaité une voix spécifique, expressive plutôt que jolie, âpre, étouffée plutôt que séduisante.

…Shakespearienne, selon les mots du compositeur, Macbeth plonge aussi dans la psyché d’un couple de meurtriers ambitieux, machiavéliques dans leur rapport au pouvoir, de plus en plus barbares sur le plan humain. La scène parisienne accueille le chef-d’oeuvre de Verdi dans sa version ultime de 1865 (pour Paris, car le compositeur écrit pour la capitale française comme il le fera aussi pour Don Carlos, créé spécialement pour Paris – et donc chanté en français- à l’époque du Second Empire, en 1867… lire notre dossier Verdi à Paris: Don Carlos, 1867).