Giuseppe Verdi
Nabucco, 1842
Liège, Opéra Royal de Wallonie
Du 21 septembre au 6 octobre 2007
Avec Susan Neves/Alessandra Rezza dans le rôle d’Abigaille.
Paolo Arrivabeni, direction
Yoshi Oida, mise en scène
En ouverture de sa nouvelle saison 2007/2008, l’Opéra Royal de Wallonie affiche un opéra de jeunesse de Verdi qui valut à son auteur un succès triomphal. La production liégeoise associe Paolo Arrivabeni, familier du Festival Rossini de Pesaro et le metteur en scène japonais Yoshi Oida qui s’est formé au contact de Peter Brook et de Peter Greenaway. Nabucco de Verdi, drame lyrique en quatre actes, livret de Temistocle Solera, d’après Nabuchodonosor d’Auguste Anicet-Bourgeois et de Francis Cornu. Créé à Milan, à la Scala, le 9 mars 1842.
Scala, 1842: premier succès
A 29 ans, grâce à Nabucco, Verdi remporte son premier grand succès lyrique: 65 représentations, l’année de sa création! Il a composé une Symphonie et un premier drame qui est une comédie, Un Giorno di regno. L’ouvrage, en évoquant la Babylone de Nabuchodonosor, peint l’esclavage des juifs par les babyloniens. En quatre actes, et d’après le livret de Temistocle Solera, Nabucco est créé le 9 mars 1842 à la Scala de Milan. Pour le rôle de la princesse babylonienne, Abigaille, le compositeur conçoit une partition sombre et passionnelle, chantée pour la création, par la soprano Giuseppina Strepponi. L’auteur insuffle au personnage, une couleur tragique fascinante, qui lui permet d’opposer en un contraste souvent traité par la suite, délire individuel et souffle collectif. La Strepponi devient sa maîtresse. Ils se marieront très longtemps après cette époque milanaise, après le décès de sa première épouse. Au travers de l’histoire des hébreux, Verdi stigmatise le destin du peuple italien qui aspire à la libération. Connotés politiquement en raison de l’engagement du compositeur aux côtés de Garibaldi, ses opéras trouveront un public passionné qui aime écouter et voir les valeurs qui le portent. Après Nabucco, Verdi compose Ernani, Giovanna d’Arco et surtout La Force du destin qui imposeront peu à peu, l’intensité éruptive de sa dramaturgie. Le compositeur offre progressivement à l’opéra, un nouveau visage, plus âpre, plus halluciné, au moment où Wagner de son côté, élabore son propre théâtre musical…
Illustration
Giuseppe Verdi (DR)