mardi 22 avril 2025

Giuseppe Verdi: Rigoletto, 1851. Avigon, Lille. Du 13 avril au 25 mai 2008

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Giuseppe Verdi
Rigoletto
, 1851

Avigon, Opéra

Du 13 au 15 avril 2008

Lille, Opéra

Du 7 au 25 mai 2008

Une partition taillée au scalpel
Giuseppe Verdi a 38 ans lorsque son nouvel opéra, Rigoletto, est créé à la Fenice de Venise le 11 mars 1851. Déjà se dessine une évolution marquante de l’écriture musicale. Moins d’airs de pure virtuosité, détachés de l’action dramatique, mais une vision dramaturgique unitaire, dense, resserrée qui fusionne la psychologie des personnages dans le développement de la catastrophe. Ainsi, si Gilda chante son air de langueur amoureuse « Caro nome », idéalisant celui qu’elle aime et qui n’est guère qu’un séducteur déloyal, c’est pour mieux souligner son angélisme aveugle. Un angélisme d’autant plus émouvant qu’il est sacrifié sans détour à la fin de l’opéra. Rigoletto raconte en définitive la course d’une malédiction qui se retourne contre celui qui l’a prononcée. Au final, le bouffon du Duc, dont le plaisir était la moquerie et la raillerie, perdra ce qu’il a de plus cher au monde, sa propre fille. Si la pièce Le Roi s’amuse de Victor Hugo (1832), dont Rigoletto est l’adaptation, ne s’imposa pas sur la scène, il en va autrement de l’opéra de Verdi dont l’efficacité dramatique étonne et saisit le spectateur à chaque représentation. Dans l’Italie du XVIème siècle, aussi raffinée que barbare, c’est à dire d’une certaine manière décadente, l’amour y dévoile ses deux visages: pur et innocent (Gilda), inconstant et volage (le Duc de Mantoue). La tendresse d’un père (thème récurrent chez le compositeur) y suscite le crime, pour sa perte. Quand Rigoletto commande au lugubre Sparafucile, tueur à gages, le meurtre de son ennemi, le bouffon n’a pas bien mesuré les enjeux de son plan. Au jeu social, des hypocrisies et des intrigues, celui qui croyait prendre…. est berné. Atrocement.

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