jeudi 24 avril 2025

Gounod, Faust (1849)Radio Classique, le 20 mai 2007 à 21h

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Charles Gounod
Faust
, 1859

Dimanche 20 mai 2007 à 21h

Opéra. Avec Richard Leech (Faust), Cheryl Studer (Marguerite), Thomas Hampson (Valentin), José Van Dam (Méphisto) … Orchestre du Capitole de Toulouse. Michel Plasson, direction.
Quatuor vocal idéal, à l’articulation sans dérapages malgré la distribution internationale… mais Plasson veille à la cohérence et à la tenue stylistique. Van Dam tire assurément son épingle du jeu dans une discographie qui s’est fait une spécialité de noircir le trait de Méphisto en la distribuant par des basses russes, profondes et machiavéliques.
D’après le livret de Barbier et Carré, le Faust de Gounod, en cinq actes, est créé au Théâtre-Lyrique, le 19 mars 1859. C’est un opéra-comique dans sa version originelle, avec dialogues parlés. La version avec dialogues chantés sera créée en avril 1860 à Strasbourg.

Acte I. Faust désabusé s’apprête à la Pâques, à boire le breuvage empoisonné qui mettra fin à son mal-être insupportable. Mephisto paraît et échange son âme contre une vie de bonheur. Faust peut approcher Marguerite dont il est amoureux cependant que le frère de la jeune femme, Valentin, part à la guerre.
Acte II. Marguerite se languit dans son jardin. Elle découvre la cassette de bijoux qu’a déposé pour elle, au nom de Faust, Mephisto (Ah, je ris de me voir si belle en ce miroir). Faust rejoint Marguerite dans sa chambre.
Acte III. Coupable, Marguerite se rend à l’église. Valentin de retour du front retrouve sa soeur, et provoque en duel Faust. Assisté par Mephisto, Faust tue Valentin qui maudit sa soeur en expirant, ajoutant à son tourment.
Acte IV. Faust s’est retiré de son côté. Mephisto invoque les courtisanes antiques (Nuit de Walpurgis) mais Faust ému par la vision de Marguerite emprisonnée, décide de la sauver.
Acte V. Marguerite qui a tué l’enfant né de sa relation hors mariage avec Faust, est dans son cachot: elle attend la mort. Faust vient pour la délivrer mais la pure jeune femme a reconnu l’influence néfaste de Méphisto, et chante un hymne céleste. Son âme est sauvée.

Charles Gounod rêvait de composer un ouvrage ambitieux pour l’Opéra de Paris. Mais on lui refusa ce plaisir car l’oeuvre était dans le genre mineur de l’opéra-comique, comportant, comme Carmen, des dialogues parlés, et donc à ce titre, interdit de création sur la scène parisienne. La partition fut donc créée au Théâtre-Lyrique. Par la suite, le succès immédiat et croissant de Faust assura son transfert sur la scène de l’Opéra Garnier, tant sa popularité était grande.
En choisissant Barbier et Carré, Gounod confirme sa volonté de redéfinir le genre lyrique. Réformateur, régénérateur même de l’écriture opératique, le compositeur permet un renouvellement de la forme fragile du théâtre lyrique français, pris entre l’école allemande et italienne. De fait, la critique reprocha vivement à Gounod son excès de wagnérisme. L’orchestre était trop large, flamboyant, privilégié. Il nécessitera ensuite des voix amples dignes du « grand genre ». A 41 ans, Gounod montrait clairement une voie originale, puissamment dramatique, efficace et forte, riche en contrastes, lyrique et fantastique. La faveur populaire de l’ouvrage ne s’est jamais démentie depuis sa création.

Illustration
Henri Lehmann, portrait de Charles Gounod (DR)

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