Johann Christoph Graupner
portrait
France Musique
Du 10 au 14 mai 2010 à 13h
Grands compositeurs
Christoph Graupner est né le 13 janvier 1683 à Hartmannsdorf (Saxe, Allemagne), il est mort le 10 mars 1760 à Darmstadt: contemporain de Bach, Telemann, Haendel, Graupner est célèbre de son vivant comme un claveciniste hors pair et un compositeur particulièrement fécond. Formé par son oncle, Nicolaus Kuester, l’apprentis musicien suit aussi des cours de droits, à l’université de Leipzig. Il reçoit simultanément l’enseignement des compositeurs les plus compétents de la ville : Johann Schelle, Johann Kuhnau, tous cantors de l’église Saint-Thomas (l’église Saint-Thomas). Là même où Bach deviendra responsable. Mais en 1700, Graupner fuit Leipzig occupé par les Suédois: il rejoint Hambourg. C’est là, qu’à partir de 1705, le directeur de l’Opéra, Keiser, l’engage comme claveciniste: il y rejoint Haendel qui éyait alors violoniste. Graupner se passionne très vite pour le théâtre: il compose de nombreux ouvrages dont Didon (1707), Hercule et Thésée, Antiochus et Stratonice, Bellérophon (1708), Samson (1709).
Convaincu par ses dons, le landgrave Ernst Ludwig de Hesse-Darmstadt lui offre en 1709 un poste à sa Cour. Il en devient dès 1711, le maître de chapelle. Jusqu’en 1719, le compositeur continue d’écrire des opéras; après cette date, il se concentre uniquement sur le registre sacré.
L’égal de JS Bach?
Mais quand Graupner, célébré dans tous les états germaniques comme un compositeur exceptionnel, dont le salaire n’était pas toujours payé à temps, se présente au poste prestigieux de Cantor à Saint-Thomas de Leipzig, en 1722 (il compose un magnificat dans le style de son maître Kuhnau), son patron lui offre un salaire supérieur: Graupner se rétracte et le collège des directeurs de Leipzig acceptent d’employer Jean-Sébastien Bach, pensant avoir laisser filer le meilleur compositeur de l’époque! Bon joueur et plein d’élégance, Graupner félicite Bach d’avoir été nommé à sa place: il adresse même au conseil municipal de Leipzig ses compliments, confirmant l’excellence de son confrère… Favorisé par le landgrave de Hesse-Darmstadt, Graupner meurt aveugle, en 1760 à Darmstadt (il avait cesser de composer en 1754 à cause de sa cécité). La plupart de ses oeuvres (conservé dans les archives de Darmstadt) attendent un juste réexamen: beaucoup de partitions n’ayant pas été analysées. La qualité de celles déjà exhumées égale celle de ses contemporains tels Bach, Telemann, Heinichen, et celle de son unique élève Fasch… On lui attribue près de 2000 partitions dont 8 opéras, plus de 1400 cantates, pas moins de 110 symphonies, 30 sonates pour le clavier… Les champs à défricher sont immenses d’autant qu’à la différence de Bach, toutes les partitions manuscrites de Graupner sont parvenues jusqu’à nous.
Illustrations: Graupner (DR)