lundi 21 avril 2025

Gustav Mahler: Symphonie 6 « tragique ». Ecoute critique. France Musique. Le 13 septembre 2009 à 10h

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Gustav Mahler


Symphonie n°6


en La mineur
dite « tragique », 1906


France Musique
Dimanche 13 septembre 2009 à 10h

Composée au cours des été 1903 et 1904, puis créée à Essen en mai 1906, la partition recèle des trésors de climats mordants, cyniques, grimaçants, démonstratifs, claironnants mais que sous-tend, in fine, une sentiment grave de la vie. Le Finale à ce titre est un festival d’éclats et de lueurs grinçantes, crépusculaires, aigres, aux reflets pourtant mordorés (évocation pastorales grâce au hautbois, ou des prés alpestres comme le suggère la cloche des vaches).

Entrain amer, comme une machine à broyer, le premier mouvement (Allegro energico ma non troppo) de la 6è de Mahler, créée en 1906 sous la direction du compositeur, exprime, dans le cadre Haydnien des 4 mouvements, aspirations et défaites du héros; tout le cycle magnifiquement structuré, résonne comme un constat d’impuissance (à vaincre le tissu enchevêtré des pulsions contradictoires): débutant et s’achevant dans la tonalité de la mineur, la symphonie est un acte autobiographique scellé par le destin, placé sous le signe du désespoir. Jamais la fatalité ne s’est mieux révélée, se confrontant frontalement à celui qui pensait la braver en un désir d’inconscience.
Entre engagement, nervosité, tendre lyrisme, mais aussi pointes ironiques et cyniques, tout chef mahlérien, doit ici impliquer son orchestre dans une arène violente, convulsive, décisive où l’homme mène une dangereuse lutte avec lui-même. Tension lapidaire et électrique, le chant est celui d’un être lucide, emporté, fougueux autant que dérisoire qui doit vaincre défis et obstacles. C’est une magistrale prise de conscience que l’orchestre exprime sans réserves et un pari de taille pour tous les orchestres et tous les chefs dignes de ce nom.
La 6è (avec la 7è) est l’une des plus difficiles et ses plus personnelles de Gustav Mahler. Pas de rémission ni pour le héros, ni pour l’orchestre et le son chef, pas même pour les auditeurs. Un destin se joue dans chaque épisode.

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Critique de La Symphonie 6 de Mahler par Daniele Gatti

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Gustav Mahler (1860-1911): Symphonie n°6 « Tragique ». [1] I. Allegro energico, ma non troppo. Heftig aber Markig. [2] II. Scherzo (Wuchtig). [3] III. Andante moderato. [4] IV. Finale (Allegro moderato).

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