mercredi 23 avril 2025

Gustav Mahler: Symphonie n°6 « Tragique ». Daniel Gatti (live, 2007) Decca concerts (nouveauté de mars 2009)

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DG et DECCA concerts

2009

En mars 2009, Universalmusic ouvre son espace dg et decca concerts en
.fr : il s’agit désormais de la vitrine du catalogue des concerts live,
la plus complète (50 titres à ce jour émanant des plus grands
orchestres de la planète, américains, européens… et à présent,
français).

Le
premier enregistrement de l’Orchestre National de France, dirigé par
Daniele Gatti, est consacré à la 6ème symphonie de Gustav Mahler.

Notre avis: Entrain amer, comme une machine à broyer, le premier
mouvement (Allegro energico ma non troppo) de la 6è de Mahler, créée en
1906 sous la direction du compositeur, exprime, dans le cadre Haydnien
des 4 mouvements, aspirations et défaites du héros; tout le cycle
magnifiquement structuré, résonne comme un constat d’impuissance (à
vaincre le tissu enchevêtré des pulsions contradictoires): débutant et
s’achevant dans la tonalité de la mineur, la symphonie est un acte
autobiographique scellé par le destin, placé sous le signe du
désespoir. Jamais la fatalité ne s’est mieux révélée, se confrontant
frontalement à celui qui pensait la braver en un désir d’inconscience.
Gatti nouvellement arrivé à la direction musicale du National de France
(depuis septembre 2008) s’engage pour un cycle Mahler prometteur, dont
ce premier jalon enregistré pour Deccaconcerts (live gravé en décembre
2007 au Théâtre des Champs Elysées) montre les premières qualités.
Engagement, nervosité, le chef sait impliquer l’orchestre dans cette
arène violente, convulsive, décisive où l’homme mène une dangereuse
lutte avec lui-même. Tension lapidaire et électrique, le chant est
celui d’un être lucide, emporté, fougueux autant que dérisoire, mais la
baguette de Gatti montre ce dont elle est capable: le chef emporte ses
effectifs en une danse sensuelle et farouche parfois sauvage, à la
mesure des enjeux émotionnels. Superbes couleurs de l’Andante qui loue
le miracle de la nature enchanteresse où sonnent les cloches des
troupeaux dans les verts pâturages. Il faut de la noblesse et une vraie
carrure pour réussir cet hymne aux beautés éclatantes et déjà perdues:
entre noblesse et tristesse nostalgique, aspirations tendres et suées
acides, les climats déployés par l’Orchestre creusent un vrai contraste
avec les autres mouvements qui eux, a contrario, sont davantage saisis
par une houle déferlante irrépressible. Lecture passionnante. Live
mahlérien de très haute tenue, d’une facture aboutie et réfléchie.
Suivons pas à peu ce cycle Mahler par le National de France sous la
conduite de son nouveau directeur musical.

Gustav Mahler (1860-1911): Symphonie n°6 « Tragique ». [1] I.
Allegro energico, ma non troppo. Heftig aber Markig. [2] II. Scherzo
(Wuchtig). [3] III. Andante moderato. [4] IV. Finale (Allegro
moderato).

Sarah Nemtanu, violon solo. Orchestre National de France.
Daniele Gatti, direction.

Enregistré le 13 décembre 1007 au Théâtre des
Champs-Elysées (Paris)

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