jeudi 24 avril 2025

Gustav Mahler: Symphonie n°8 « des mille ». Orchestre de Paris France Musique, lundi 14 avril 2008 à 20h

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Gustav Mahler
Symphonie n°8 des « Mille », 1910



France Musique
Lundi 14 avril 2008 à 20h

Les 40 ans de l’Orchestre de Paris

Christoph Eschenbach
, direction

Concert enregistré au Palais Omnisport de Paris Bercy, le 6 mars 2008. Voir la distribution complète

La première audition à Munich, dans la vaste salle de concert de l’Exposition Internationale, ce 12 septembre 1910, relève d’un événement considérable : pas moins de 3400 spectateurs font face aux… 850 choristes (500 adultes et 350 enfants), auxquels sont associés les 146 musiciens et les huit solistes placés sous la direction du compositeur.
Politiques et journalistes, se sont déplacés, et tout le milieu musical dont Richard Strauss, Camille Saint-Saens, mais encore les écrivains Arthur Schnitzler et Stefan Zweig… le metteur en scène Max Reinhardt, futur fondateur du festival de Salzbourg, -avec Strauss et Hofmannsthal-, sont dans les rangs de l’audience.
L’abbatage promotionnel autour de la Symphonie des Mille, dans les rues de Munich a marqué les imaginations : la création de la 8ème symphonie de Gustav Mahler est bien un événement immanquable… que de chemin parcouru depuis ses premières symphonies !

Chant céleste
Pour Mahler lui-même, il s’agit d’une date décisive, elle est liée à l’importance de l’œuvre pas seulement par les effectifs, surtout par son sujet dont témoigne la qualité des textes chantés, et l’action qui s’y joue : une partition capitale où l’on entend « non pas des voix humaines, mais les chants des planètes et des soleils qui tournent dans l’espace ».
L’écriture de ce monument remonte à l’été 1906 où dans son ermitage désormais familier (häuschen) au cœur des forêts de Carinthie, Mahler reçoit comme une révélation fécondante, les paroles de l’Hymne de la Pentecôte : « Veni Creator Spiritus ». Lui qui n’a pas toujours la même facilité d’inspiration, car la détente après les mois éreintant comme directeur de l’Opéra de Vienne n’est pas immédiate, doit d’ordinaire travailler avant de concevoir la trame générale d’une nouvelle œuvre.
Pour le première partie, il s’agit de retrouver le texte complet en latin de Hrabamus Maurus, l’archevèque de Mayence qui vécut au IX ème siècle. Dans cette quête, le compositeur rentre en transe. Il compose la musique et recevant finalement les paroles intégrales, s’aperçoit que ce qu’il a composé coïncide parfaitement à ce que lui a dicté une force qui le dépasse tant il se considère comme un « instrument dont joue l’univers ».
En guise de seconde partie, il faut choisir un texte de la même élévation. Il hésite à écrire lui-même quelques vers – comme pour sa seconde Symphonie, et finalement s’enthousiasme sur la propre traduction de Goethe d’après le Veni Creator. C’est le final du Second Faust qui donnera l’unité de sa seconde partie et le prétexte d’un oratorio sans limites, pour voix, chœurs et orchestre. Malgré ses effectifs pharaoniques, la Symphonie des mille reste à échelle humaine: c’est même le chant et la prière des fervents humanistes, préoccupés par leur salut, portés par leur exigence mystique…

Illustration: Gustav Mahler (DR)

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