Gustav Mahler
Symphonie n°9
Samedi 14 juin 2008 à 20h
Opéra de Nice
Orchestre Philharmonique de Nice
Marco Guidarini, direction
Dernier concert de la saison anniversaire du Philharmonique de Nice qui a fêté ainsi avec éclat ses 60 ans… lancée avec un concert à Nuremberg (octobre 2007), le cycle musical qui s’achève, comprend aussi la parution d’un album remarqué dédié à plusieurs oeuvres symphoniques méconnues qui sous son titre évocateur « Paysages », dévoilait entre autres plusieurs pages orientales dont la Suite algérienne de Saint-Saëns.
En abordant les massifs orchestraux de la 9ème Symphonie, entre structure et désorganisation, toujours magistralement architecturée de l’angoisse non maîtrisée traversée de pointes cyniques voire de sarcasmes amers vers la lumière de la grâce, Marco Guidarini s’attaque à l’une des partitions les plus ambitieuses de Gustav Mahler qui suppose maîtrise technique, sens de la construction et du dramatisme, surtout engagement poétique voire communion d’ordre spirituel. Ici l’homme terrestre, ce voyageur solitaire qui fait à chaque voyage musical, un bilan de sa vie (car les oeuves de Mahler sont en grande partie autobiographiques), colore ses épanchements par un adieu au monde, tel qu’il l’avait déjà prononcé dans le final du Chant de la terre.
La partition est novatrice dans son développement: deux mouvements lents encadrent mouvement de danses et rondo burlesque. L’Andante comodo (premier mouvement) exprime le désir ardent de vivre. Le Scherzo (deuxième mouvement) singe le manège de l’existence, sa vaine activité. Le Rondo caricature davantage la farce illusoire et dérisoire de la condition humaine. L’Adagio final est un hymne au dépassement à la sublimation de la conscience grâce à l’expérience du renoncement et un appel à la sérénité, une sorte de béatitude et d’insouciance nouvelle qui éloigne toute peine, toute blessure ironique (Mahler a compris qu’il devait renoncé à son épouse Alma qui tout en lui confirmant qu’elle ne l’aime plus, lui avoue qu’elle ne l’abandonnera jamais…).
Crédit photographique: Gustav Mahler (DR)