mercredi 23 avril 2025

Haendel: Belshazzar, 1745. William ChristieTournée. Caen, Paris, les 16 et 18 décembre 2012

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Georg Friedrich Haendel
Belshazzar
, 1745
Le 16 décembre, 17h à Caen, Théâtre
Le 18 décembre, 20h à Paris, Salle Pleyel

(enregistré par France Musique)
En direct sur France Musique, le 18 décembre 2012, 20h

Belshazzar est, par ses dimensions et le traitement hautement dramatique de l’histoire et des personnages, un opéra sacré. Créé le 27 mars 1745, Belshazzar (Balthasar) demeure un volet majeur de la saison d’oratorios conçus par Haendel qui programme aussi des reprises dont Semele et Hercules. Antiquophile et lettré Shakespearien, le librettiste Charles Jennens agence avec intelligence les épisodes bibliques et l’histoire antique. Si l’Ancien Testament fournit les épisodes spectaculaires du banquet et des prophéties de Daniel, les historiens Xenophon et Hérodote inspirent le tableau du détournement de l’Euphrate.

En trois parties (quand la tradition n’en comporte ailleurs que deux), Belshazzar regroupe dans sa forme finale, 4 solistes d’exception, choisis par Haendel. Mais à l’origine, avant la désaffection imprévue de la contralto, la partition offrait une scène passionnée passionnante à 5 chanteurs acteurs.

Force et impact des contrastes oblige, Jennens et Haendel imaginent pour mieux servir le sujet, une éloquente opposition entre le barbare puissant Belshazzar, impi et violent auquel répond le tendre et croyant Cyrus. Daniel se dresse alors en prophète, habité par la pensée judéochrétienne et Gobrias laisse se développer sa plainte inconsolable après la mort de son fils. Face à ce quatuor masculin aux destinées croisées qui nourrissent la trame de l’action, se distingue la seule femme du drame, Nitocris, mère de Belshazzar: tour à tour, prophétique et visionnaire en déplorant les agissements de son fils et la décadence de Babylone; humaine et compassionnelle quand elle réalise la réconciliation des babyloniens, des perses, des mèdes… c’est un tempérament d’un souffle épique inouï dont témoigne en particulier l’air « The Leafy Honours « .

L’autre personnage majeur de ce véritable opéra biblique reste le choeur: foule active, collectif omniprésent sur la scène: par sa voix s’expriment et clament babyloniens, juifs, soldats de Cyrus… moins commentateurs statiques de la tragédie opérante, les choristes en sont d’authentiques acteurs.

Haendel: Belshazzar, oratorio, 1745. Avec Allan Clayton, ténor (Belshazzar). Rosemary Joshua (Nitocris), Sarah Connoloy (Cyrus), Iestyn Davies (Daniel), Neal Davies (Gobrias). Les Arts Florissants. William Christie, direction.

Tournée des Arts Florissants sous la direction de William Christie. Les 9 (Barcelone, L’Auditori), 11 (Madrid, Auditorio nacional), 13 (Londres, Barbican Centre), 16 (Caen, Théâtre), 18 (Paris, Salle Pleyel) décembre 2012

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