Georg Haendel
Jephtea, 1751
Le 16 juin 2009 à 20h
Paris, salle Pleyel
250 ème anniversaire de la mort de Haendel
Oratorio en version de concert
Gabrieli Consort & Players : orchestre et choeur
Paul McCreesh : direction
Mark Padmore : Jephtah
Christianne Stotijn : Storge
Mhairi Lawson : Iphis
Daniel Taylor : Hamor
Christopher Purves : Zebul
William Docherty: L’Ange
Ruine et métamorphose
C’est aussi pour le musicien parvenu à la maturité, ayant survécu à de nombreux déboires personnels et physiques, une nouvelle expérience qui marque une conversion personnelle et intime sur le plan spirituel.
Ruiné après la banqueroute de son théâtre d’opéra de Covent Garden, très diminué des suites d’une attaque cérébrale, il est en 1737, paralysé du bras droit et tenu pour mort artistiquement. Mais le Saxon est un phénix imprévisible qui surprend grâce au renouvellement de son génie musical.
Il s’engage pour la maison de Hanovre et pour le duc de Cumberland dans son Occasionnal Oratorio en 1746, et son oratorio, Judas Macchabée, en 1747, affirme la reconquête des forces vitales d’un compositeur devenu héros politique et populaire.
Jephtha est le dernier de ses oratorios composés par Haendel. Car The Triumph of Time and Truth (1757), est en fait la réadaptation d’une partition conçue 10 ans plus tôt en 1747.
De janvier à août 1751, Haendel élabore la matière de Jephtha: allégorie du renoncement final, véritable manifeste musical et testament artistique qui montre combien le musicien est devenu sage, emprunt de philosophie et d’un détachement poétique sublime. Autant d’accomplissement qui allait inspirer par la suite Joseph Haydn, lui aussi parvenu au terme de sa carrière à la fin du siècle (La Création, 1798 puis Les Saisons, 1803). Oratorio, forme de l’achèvement pour les grands compositeurs? Certes oui, dans le cas de Haendel et de Haydn, deux musiciens particulièrement honorés par le peuple de Londres et par la Couronne Britannique.
Illustrations: Paul McCreesh, Haendel (DR)