mardi 22 avril 2025

Hector Berlioz: Benvenuto Cellini (1838).France Musique, en direct. Le 10 août 2007 à 18h

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Hector Berlioz
Benvenuto Cellini

, 1838


France Musique
Vendredi 10 août 2007 à 18h

En direct du Festival de Salzbourg
Grosses Festspielhaus

Sabotage à l’Opéra

Le compositeur du triomphal Requiem, qui venait de perdre sa mère, Joséphine Berlioz (18 février 1838), s’attela à un grand projet d’opéra, Benvenuto Cellini. L’enthousiasme et l’énergie du musicien sont d’autant plus sollicités qu’il s’agit pour lui de faire valoir son talent, face à une administration musicale incarnée par le jaloux et conservateur Cherubini qui reste hostile à sa musique. Mais Hector obtient la production de son opéra, dès mars 1838, les répétitions du choeur commencent sous la férule de Fromental Halévy, chef des choeurs de l’Institution, et grand vainqueur sur la scène théâtrale depuis La Juive (1835). En juin, les chanteurs savent leur rôle et l’orchestre dès juillet apprend la partition. En définitive, Berlioz contrôle la genèse de son Benvenuto, de mars à septembre 1838.
Dès la première (10 septembre 1838), le burlesque et le style parlé pour ne pas dire familier du livret, suscitèrent un vif scandale. Berlioz n’avait pas que des admirateurs car ses critiques musicales au Journal des Débats en fâchaient plus d’un. Dans le parterre, l’esprit boulevardier et critique chahuta la représentation, même rideau baissé. Pour les représentations des 12 et 14 septembre 1838, Berlioz remodela son ouvrage, supprima, écourta: l’oeuvre nouvelle paraissait moins burlesque. Mais le ténor Duprez dans le rôle-titre, se retira.
Dans la salle, le compositeur peut compter sur le soutien de Victor Hugo, Liszt, Paganini, fervent spectateur dès la première. Or l’oeuvre souffrit de cabales au sein de l’Académie royale. Aucune représentation ne fut donnée avant le… 11 janvier 1839. Puis succédèrent des soirées fragmentaires, selon une coutume parisienne assez contestable: Berlioz assista au démentèlement de son ouvrage, présenté sous la forme du premier acte suivi des… ballets, La Gipsy et Le Diable Boiteux, en février et en mars 1839. Le directeur Duponchel qui selon Berlioz, « ne connaissait rien à la musique », refroidi par les maigres recettes suscitées par Cellini, ne s’efforça pas davantage pour soutenir un ouvrage qui lui était finalement étranger. Ainsi fut expédié l’opéra de Berlioz, broyé par la machine parisienne, dont les péripéties de la création restent dans le coeur du musicien, une source d’amertume et de regrets.
Malade et blessé, Berlioz organisa quelques nouveaux concerts symphoniques. Mais le programme du 25 novembre 1838 fut dirigé par le chef Habeneck pour la Symphonie Fantastique, et deux airs à succès de Benvenuto Cellini, ceux de Teresa et d’Ascanio à l’acte II, interprétés comme sur la scène de l’Opéra par Dorus-Gras et Stoltz. Le public applaudit. Ainsi commença la véritable reconnaissance de Benvenuto Cellini, ailleurs que sur la scène pour laquelle l’ouvrage avait été composé.
Par la suite, Berlioz remanie profondément sa partition, entre 1852 et 1856, pour une nouvelle création à Weimar, dirigée par Franz Liszt le 22 mars 1852 (Hoftheater, chanté en allemand). La restitution de la version originelle parisienne, créée le 10 septembre 1838 à l’Opéra de la rue Le Peletier, fut réalisée sous la direction de John Nelson à Paris, Salle Olivier Messiaen de Radio France, le 8 décembre 2003.

Hector Berlioz (1803–1869)
Benvenuto Cellini
, 1838
Opéra en deux actes
Libretto de Léon de Wailly et Henri Auguste Barbier

Burkhard Fritz, Benvenuto Cellini
Laurent Naouri, Fieramosca
Brindley Sherratt, Giacomo Balducci
Mikhail Petrenko, Pape Clément VII
Maija Kovalevska, Teresa, la fille de Balducci
Vesselina Kasarova, Ascanio, disciple de Cellini
Xavier Mas, Francesco, disciple de Cellini
Roberto Tagliavini, Bernardino, disciple de Cellini
Adam Plachetka, Pompeo
Sung-Keun Park, Innkeeper

Concert Association of the Vienna State Opera Chorus
Orchestre Philharmonique de Vienne
Valery Gergiev
, direction

Philipp Stölzl, mise en scène

Illustration

Paul de Pommayrac, Hector Berlioz en 1839 (Musée Hector Berlioz)

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