Roméo et Juliette
Joyce di Donato, mezzo
Pavol Bresilik, ténor
Kyle Ketelsen, basse
Choeur de Radio France
Orchestre national de France,
Colin Davis, direction
Concert diffusé en diret sur
Symphonie dramatique avec choeurs, solos de chant et prologue en récitatif choral, opus 17, H 79, en sept parties
Livret d’EMile Deschamps, d’après William Shakespeare.
Créée le 24 novembre 1839, salle du conservatoire à Paris
Roméo renouvelle la fibre audacieuse, révolutionnaire et visionnaire de la Symphonie Fantastique, composée près de dix années auparavant. Berlioz aime innover et repousser toujours, les limites de l’imagination. Pour se faire, il ne cesse de créer des formes nouvelles qui réactivent l’interaction du texte, de la musique, du théâtre. Quand le compositeur lit Virgile, Shakespeare et Goethe, il pense en musique.
Après l’échec sans recours de son opéra Benvenuto Cellini, le compositeur s’oriente vers une forme symphonique intensément dramatique. Son imagination trouve de vastes formats et des associations libres pour exprimer le mythe amoureux shakespearien : il ajoute un choeur et des parties de voix solistes. L’orchestre y « représentera un opéra ».
Il se met d’autant mieux au travail que Paganini lui offre un chèque de 20 000 francs pour lui exprimer son admiration, c’est d’ailleurs à l’illustre violoniste que Berlioz dédie sa nouvelle oeuvre. Pour la création de l’oeuvre à Paris, le compositeur affine un système de répétition nouveau (en sections) qui porte ses fruits : le triomphe est total et l’auteur dirige son oeuvre, en tournée, dans les grandes villes d’Europe : Vienne, Prague, Saint-Petersbourg, Weimar, Detmold… Jusqu’en 1847, date de la publication de la partition, Berlioz a fait évoluer son concept symphonique. Son opéra orchestral avec choeur et solistes reste une oeuvre inclassable, dont la portée formelle tient à l’expérimentation. Mais une expérimentation qui frappe par la pertinence de l’alliance du poème et de la musique. Berlioz souhaitait en définitive écrire un opéra à partir de son poème symphonique… mais il ne réalisa jamais cette intention.
Comme il le précise lui-même, Roméo est une symphonie avec choeur. Ni opéra de concert, ni cantate. La voix, soliste ou chorale, prépare aux événements de l’action qui eux, sont exprimés par l’orchestre.
Plan de la partition
1. Introduction, combats, tumulte, intervention du Prince. Prologue
2. Roméo seul. Concert et bal : fête chez les Capulet
3. Nuit sereine.Jardin des Capulet. Scène d’amour
4. La Reine Mab ou la fée des songes. Scherzo
5. Convoi funèbre de Juliette
6. Roméo au tombeau des Capulet. Réveil de Juliette. Joie et désespoir. Mort des deux amants.
7. La Foule au cimetière. Rixe des Capulet et des Montagus. Air du Père Laurence. Serment de reconciliation.
Illustrations
Ingres, Raphaël et la Fornarina
Ingres, Francesca da Rimini