mercredi 23 avril 2025

Isaac Albeniz: Iberia. Jean-François Heissier, piano France Musique, jeudi 22 octobre 2009 à 20h

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Isaac Albeniz


1860-1909
Portrait

France Musique
Grands compositeurs
Du lundi 5 octobre au vendredi 9 octobre 2009 à 13h

France Musique
Concert donné le 3 octobre 2009 à Paris. Jean-François Heissier, piano.
Isaac Albeniz: IberiaJeudi 22 octobre 2009 à 20h.
Avec Antonia Contreras, chant flamenco. Chaparro de Malaga, guitare.



Il a fait du folklore natal, ibérique, une oeuvre originale et poétique
qui continue encore d’enchanter. Spécialement en France où l’hispanisme
a séduit Fauré, Ravel, Chabrier, Debussy, au point de constituer une
vague esthétique profonde et durable. D’autant qu’Albéniz est mort en
France … en 1909. 2009 marque donc le centenaire de sa disparition.
Il aura séduit surtout Déodat de Sévérac, créateur exigent quant aux
climats et aux parfums envoûtants développés grâce à une orchestration
toute en finesse.
Albeniz n’a jamais mieux communiqué l’ardeur et la flamboyance de
l’Espagne qu’en dehors de son pays.
Né le 29 mai 1860 à Camprodon (province de Gérone en Catalogne), le
musicien virtuose au piano, donne son premier concert à 4 ans, à
Barcelone. Très vite, le poids de la figure paternelle devient
étouffante et Isaac recherche un nouvel oxygène : il part en tournée en
Espagne, de 1872 à 1875, de 12 à 15 ans!-. Au printemps 1876, il est à
Leipzig, élève de la Musikhochschule et suit un cycle de
perfectionnement dans les classes de piano, chant, harmonie. Remarqué
par le pouvoir espagnol (Guillermo Morphy, secrétaire particulier du
roi Alfonse XII), le jeune compositeur peut rejoindre le conservatoire
de Bruxelles et y exceller selon son aise.

Sous l’influence de son « maître » Pedrell (1841-1922) qui oeuvre
pour la redécouverte des sonorités proprement hispaniques, Albéniz
devenu à Madrid, pianiste de la Reine, compose ses premiers grandes
oeuvres au parfum évidemment latin et bientôt typiquement espagnol: Suites espagnoles, Rhapsodie espagnole, Concerto, Espana (dont le fameux tango en ré)…
après un séjour en Angleterre, le génie musicien rejoint Paris qui
déborde d’activité musicale. Célébré, à l’abri du besoin, Albéniz se
montre protecteur et généreux: il permet à Vincent d’Indy
l’organisation de ses concerts espagnols, finance l’édition du Poème de Chausson, fait créer L’Apprenti Sorcier
de Dukas à Madrid… En France, Albéniz a trouvé une seconde patrie.
Fauré lui témoigne son amitié fidèle. Comme Liszt, il défend et
favorise la création de son temps en aidant ses confrères compositeurs.


Iberia, hymne aux couleurs andalouses

Après avoir tenté de s’imposer comme auteur théâtral et lyrique, (Henry Clifford, Pepita Jimenez, puis Merlin
qui devait être l’une des étapes de son cycle arthurien jamais
abouti…), le compositeur se recentre finalement sur son oeuvre pour
piano, concevant un ultime chef-d’oeuvre avec Iberia, 12
tableaux d’une admirable maîtrise, édité entre 1905 et 1909.
L’oeuvre est créée par la pianiste virtuose Blanche Selva qui en
véritable muse, n’hésite pas à proposer corrections et réfections:
chaque épisode y porte le nom d’une ville andalouse, prétexte à
l’auteur de traiter au clavier le thème de la couleur. Sans jamais
épuiser son sujet et la vitalité d’une matière musicale en permanente
métamorphose, Albeniz produit un monument pour piano, libre, ouvert,
inventif, marquant le franchissement de l’écriture dans le XXème
siècle. L’oeuvre, ultime synthèse artistique du compositeur à la fin de
savie, est à la fois enracinée dans un terroir idiomatique et demeure
aussi universelle que peuvent l’être les Sonates de Mozart, Schubert ou
Beethoven… Albeniz y digère et recycle le fonds populaire et
folklorique ibérique. Son exil en France lui a permis cette
distanciation riche et féconde. Aux souvenirs de Scarlatti et Soler,
auquel il associe aussi le lyrisme rhapsodique de Liszt, Albeniz ajoute
ses formules personnelles et originales: accords dissonants, science
contrapuntique qui défient la bravoure digitale de l’interprète…
L’amplitude des couleurs requises exige de penser la partition comme
s’il s’agissait d’un orchestre flamboyant par ses rythmes, et ses
divers effets et combinaisons de timbres. Mais on doit aussi connaître
la résonance spécifique du clavecin baroque, de la guitare de
flamenco et même de la Zarzuela… avec une nette perception du chant lyrique (car Albeniz se
rêvait compositeur d’opéra et composait dans cette perspective
consciente et inconsciente… ). Le défi est total pour le pianiste
d’aujourd’hui.

Illustrations: Isaac Albeniz (DR)

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