mercredi 23 avril 2025

Isabelle Duquesnoy: « Constance, fiancée de Mozart » Editions Gallimard Jeunesse

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Constance, fiancée de Mozart

A Vienne, Constance Weber rêve d’épouser le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart qui pourtant était amoureux de sa soeur Aloysia…

Depuis plusieurs années, Isabelle Duquesnoy se passionne pour la personnalité et l’oeuvre de celle qui fut l’épouse du plus grand génie musical du XVIIIè: Mozart. Mariée dès 1782, à Wolfgang Amadeus; Constance Mozart, née Weber (1762-1842), ne fut pas cette délurée potache, cette écervelée sans jugement que l’on veut parfois nous présenter. C’est une jeune femme de caractère, à l’intelligence concrète, qui soutient son mari à Vienne de 1782 à 1791, l’année de sa mort… A 29 ans, endettée, la jeune femme trouve les ressources pour se tirer d’affaire, guider le destin de ses deux fils (Karl et Franz-Xaver rebaptisé « Wolfgang II »… qui ne laisseront aucune descendance). Elle oeuvre surtout sans relâche pour que son défunt mari soit réhabilité à Salzbourg, y revienne en « héros » et victorieux (après l’infamie d’y avoir été rossé de coups par son ex employeur Colloredo). On lui doit une première biographie sur Mozart et le premier catalogue de ses oeuvres…
Isabelle Duquesnoy qui a déjà écrit plusieurs livres sur le couple Mozart et la figure de Constance (« Confessions de Constance Mozart« , éditions Plon) s’adresse dans ce livre édité chez Gallimard Jeunesse, aux jeunes mélomanes. Bien que le public adulte pourra y puiser des éléments déterminants sur la psychologie et les traits de caractère de Madame Mozart.

Fidèle à la collection « Mon histoire », c’est le journal intime d’une jeune viennoise, qui s’exprime ici pendant une courte période de sa vie. Période limitée mais décisive. Autour de son mariage avec Mozart, le 4 août 1782, Constance vit ses heures capitales. C’est un destin qui se noue et une personnalité enfin émancipée qui se révèle… Accablée par une mère tyrannique et alcoolique, Constance quitte le foyer familial pour vivre enfin avec Wolfgang Amadeus à Vienne, au moment où le compositeur fait jouer son opéra L’Enlèvement au sérail.

A la première personne, s’adressant à son « confesseur », Constance se raconte, écrit ses espoirs, ses craintes, son amour pour son cher « Wolfi ». L’écriture est fine, suggestive, évoquant les éléments précis de l’oeuvre de Mozart comme ses rencontres décisives (avec celle de Joseph Haydn par exemple qui vient dîner chez les Mozart en novembre 1782)… pour lequel Mozart compose ses Quatuors (dédié à Haydn).

Grâce à elle, nous connaissait l’organisation d’une journée de la vie du compositeur: travail le matin, cours l’après-midi… et bien d’autres détails qui, inscrits dans la vie d’un génie et mis dans la perspective de son exceptionnel destin, prennent sous sa plume, un relief captivant.

Isabelle Duquesnoy: « Constance, fiancée de Mozart. Vienne 1781-1783. Editions Gallimard Jeunesse, « Mon histoire« . 192 pages. Parution: septembre 2009.


Approfondir

Lire aussi notre entretien avec Isabelle Duquesnoy, auteure de « Constance, fiancée de Mozart » (Editions Gallimard Jeunesse).

Illustration: Constance Mozart par Lange vers 1782 (DR)

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