Jacques Offenbach
Les Contes d’Hoffmann
En direct du Metropolitan Opera de New York, Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach promettent: la savoureuse Anna Netrebko y chante Antonia mais la production new yorkaise devrait aussi convaincre grâce à la présence du ténor, dernière recrue de Decca, l’excellent Joseph Calleja dont la rédaction de classiquenews.com a relevé dès son premier récital chez Decca, l’élégance d’un timbre rayonnant par sa finesse
…
Offenbach, subjugué par la veine fantastique
Le compositeur est contemporain de la création à l’Odéon, de la
pièce de Barbier et Carré, « Les Contes d’Hoffmann », en mars 1851. Le
fantastique et le caractère tragique le bouleversent certainement car
ils correspondent à ce qui lui est cher. D’ailleurs, absorbé par la
création de son propre théâtre, Les Bouffes-Parisiens, passage
Choiseul, il monte en 1857, « Les Trois baisers du diable », opérette
fantastique d’après le Freischütz et Robert le Diable. En composant la
musique, Offenbach se rapproche de ce qu’il réalisera pleinement dans
Hoffmann: le fantastique.
Après le succès d’Orfée aux enfers (1858),
son rêve est d’accéder à la scène de l’Opéra-Comique. « Barkouf », écrit
avec Eugène Scribe (librettiste adulé de La Dame Blanche et de Fra
Diavolo), est emporté dans une cabale retentissante qui veut effacer le
triomphe d’Orphée. Fort à propos, l’Opéra Impérial de Vienne lui
commande « Die Rheinnixen », les Filles du Rhin, qui se déroule au XVI
ème siècle, et dans lequel les sombres lueurs du fantastiques ne sont
pas absentes. Créé en 1864, l’ouvrage ne comporte pas, a contrario des
oeuvres comiques du maître, de scènes parlées, comme Hoffmann. Mais
hélas, la partition ne convainc pas mais le thème de son ouverture qui
évoque le choeur des esprits du Rhin sera réutilisé pour la Barcarolle
des Contes d’Hoffmann.
A Paris, Offenbach semble néanmoins s’affirmer grâce à l’accueil réservé à son « Robinson Crusoé » (1867), et à Vert-Vert (1869).
Hoffmann, l’oeuvre d’un mourant
Avec la chute du Second Empire et le trouble politique qui suit,
enfin l’avènement de la III ème République, Offenbach se maintient
artistiquement mais le milieu parisien ne l’entend pas ainsi qui veut
lui faire payer le succès du « Bouffon Impérial ». Ainsi quand il propose
en 1872, « Fantasio » d’après Musset, une nouvelle cabale emporte son
chef-d’oeuvre. Dégoûté, le compositeur s’éloigne de l’Opéra-Comique: il
lui semble revivre l’échec et l’amertume de « Barkouf » dix années
auparavant.
Pourtant les années qui suivent se montrent plus
clémentes. D’après un texte de Victorien Sardou qui s’inspire d’E.T.A.
Hoffmann, Le Roi Carotte triomphe à la Gaîté Lyrique dont Offenbach
devient directeur en juin 1873. Il le restera deux années pendant
lesquelles il fait représenter Jeanne d’Arc de Gounod sur un livret de
Barbier. Ce dernier est alors sollicité par le compositeur d’Orphée aux
Enfers pour reprendre l’idée d’adapter à l’opéra, Les Contes
d’Hoffmann. Mais Offenbach qui a dû quitter ses fonctions à la Gaîté a
convaincu Albert Vizentini, son successeur de l’intérêt de l’ouvrage.
L’opéra est à l’affiche de la saison 1877-1878, et le compositeur
s’engage à rendre sa copie.
Soirée lyrique
en direct du Metropolitan Opera à New-York
et en simultané avec l’Union européenne des radios; France Musique. Samedi 19 décembre 2009 à 19h
Jacques Offenbach
Les Contes d’Hoffmann
Opéra en 3 actes d’après le livret de Jules Barbier et Michel Carré
Joseph Calleja : Hoffmann, Poète
Kathleen Kim : Olympia, poupée mécanique
Anna Netrebko : Antonia, chanteuse
Ekaterina Gubanova : Giuletta, courtisane
Kate Lindsey : Nicklausse, son compagnon
Alan Held : scélérat
Alan Oke : domestique
Rodell Rosel : Nathanael, étudiant / Spalanzani, inventeur
Michael Todd Simpson : Hermann, étudiant / Schlémil, son amant
Dearn Peterson : Luther, aubergiste / Crespel, son père
Dean Peterson : Crespel, son père membre du conseil de Munich
David Asch : La Harpe
Metropolitan Opera Chorus dirigé par Donald Palumbo
Metropolitan Opera Orchestra
James Levin, direction