mercredi 23 avril 2025

Jean-Chrétien Bach: Amadis de Gaule, 1779Versailles, Opéra Royal. Les 10 et 12 décembre 2011 à 20h

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Jean-Chrétien Bach
Amadis de Gaule
, 1779

Versailles, Opéra Royal
Les 10 et 12 décembre 2011 à 20h

Jérémie Rhorer, direction
Marcel Bozonnet, mise en scène

Philippe Do, Hélène Guilmette, Allyson McHardy, Franco Pomponi, Julie Fuchs…
Le Cercle de l’Harmonie

Fils de Jean-Sébastien Bach, formé en Italie, actif à Londres dès 1762 (où il est salué pour ses opéras italiens justement) et connaisseur du style Mannheim, Jean-Chrétien est sans discuter une figure majeure de la scène classique européenne. En pleine confrontation entre Gluck et Piccini, les partisans de l’opéra réformé et ceux du grand style italien, s’opposent sans pourtant être départagés: revisitant le modèle légué par Lully et Quinault, Armide (1777) puis Iphigénie en Tauride (1779) de Gluck puis Roland de Piccini (1778) imposent une maestrià également applaudie de part et d’autre. Un troisième champion lyrique paraît sur la scène française, Jean-Chrétien Bach qui accepte contre une somme rondelette (10.000 francs) de mettre en musique pour l’Académie royale, un nouvel opéra sur un sujet de son choix: Amadis de Gaule, également mis en musique par Lully au siècle précédent. Si la musique pleine de grâce et d’énergie fut applaudie dès la création en décembre 1779, l’ouvrage ne dépassa pas 7 représentations: le livret de Saint-Alphonse, réadaptant le texte originel de Quinault était trop faible et bancal. Qu’en est il aujourd’hui? Comment recevoir cette oeuvre ambitieuse qui manifeste l’ambition de la scène française, véritable temple de l’art lyrique en Europe?
Dans les décors d’Antoine Fontaine, la résurrection d’Amadis de Gaule est un événement lyrique attendu qui promet d’être d’une exceptionnelle cohérence grâce aux machineries et décors totalement reconstruits, à la distribution scrupuleusement choisi, sans omettre l’engagement et la verve expressive du chef Jérémie Rhorer, pilote attentif à la tête des musiciens du Cercle de l’Harmonie.

Synopsis

L’opéra est en 3 actes.

Acte I: L’enchanteresse jalouse, Arcabonne (mezzo) poussé par son frère Arcalaüs (baryton), se laisse dominer par la haine contre le gaulois Amadis qu’elle aime et qui lui a jadis pourtant sauvé la vie: c’est qu’Amadis (ténor) a tué leur frère le géant Ardan Canil; pire, le prince convoité en aime une autre, la princesse Oriane (soprano), fille de Lisuart le Roi de Grande Bretagne. Arcalaüs par une série d’artifices trompeurs fait prisonnier et Oriane et Amadis. La haine triomphe.

Acte II: Arcabonne s’apprête à sacrifier Amadis lorsque la sépulture de son frère mort, le géant Ardan Canil s’entrouvre, faisant surgir son spectre qui annonce la mort prochaine d’Arcabonne. Celle-ci comme révélée, reconnaît en Amadis son ancien sauveur: elle lui promet de le libérer, lui et ses proches dont Oriane…

Acte III: vainqueur Arcalaüs ne compte pas céder sa victoire sur Amadis: il torture psychologiquement la princesse Oriane qui s’accuse d’avoir précipité la chute d’Amadis. Arcabonne rejoint son frère dans l’esprit de vengeance… oubliant la mise en garde de leur frère mort, Ardan Canil. Alors surgit la bonne fée protectrice d’Amadis, Urgande la Déconnue (soprano) qui domine aux forces du mal réunies par le frère et la soeur, Arcabonne et Arcalaüs… ce dernier s’enfuit et Arcabonne se suicide avec la lame qu’elle destinait à Amadis. Urgande délivre les amoureux Amadis et Oriane, et l’opéra s’achève par un divertissement dansé où chevaliers et dames délivrés, honorent leur champion Amadis.

L’ouvrage offre tout ce qu’attendent les spectateurs parisiens: machineries somptueuses, tableaux spectaculaires convoquant le surnaturel terrifiant (les troupes du couple maléfique, de la soeur et du frère, Arcabonne et Arcalaüs) comme l’enchantement et la féerie salvateurs (le ciel lumineux accompagnant au III la bonne fée Argande)… En dramaturge accompli, Jean-Chrétien Bach réussit à unir l’ensemble des tableaux pourtant très contrastés grâce à une écriture musicale puissante et raffinée. Enfin, élément essentiel du théâtre total à la française, la danse finale réalise l’union de la musique et du ballet, fusion des disciplines, emblématique de l’opéra français depuis Lully.

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