Amadis de Gaule, 1779
Versailles, Opéra Royal
Les 10 et 12 décembre 2011 à 20h
Jérémie Rhorer, direction
Marcel Bozonnet, mise en scène
Philippe Do, Hélène Guilmette, Allyson McHardy, Franco Pomponi, Julie Fuchs…
Le Cercle de l’Harmonie
Dans les décors d’Antoine Fontaine, la résurrection d’Amadis de Gaule est un événement lyrique attendu qui promet d’être d’une exceptionnelle cohérence grâce aux machineries et décors totalement reconstruits, à la distribution scrupuleusement choisi, sans omettre l’engagement et la verve expressive du chef Jérémie Rhorer, pilote attentif à la tête des musiciens du Cercle de l’Harmonie.
L’opéra est en 3 actes.
Acte III: vainqueur Arcalaüs ne compte pas céder sa victoire sur Amadis: il torture psychologiquement la princesse Oriane qui s’accuse d’avoir précipité la chute d’Amadis. Arcabonne rejoint son frère dans l’esprit de vengeance… oubliant la mise en garde de leur frère mort, Ardan Canil. Alors surgit la bonne fée protectrice d’Amadis, Urgande la Déconnue (soprano) qui domine aux forces du mal réunies par le frère et la soeur, Arcabonne et Arcalaüs… ce dernier s’enfuit et Arcabonne se suicide avec la lame qu’elle destinait à Amadis. Urgande délivre les amoureux Amadis et Oriane, et l’opéra s’achève par un divertissement dansé où chevaliers et dames délivrés, honorent leur champion Amadis.
L’ouvrage offre tout ce qu’attendent les spectateurs parisiens: machineries somptueuses, tableaux spectaculaires convoquant le surnaturel terrifiant (les troupes du couple maléfique, de la soeur et du frère, Arcabonne et Arcalaüs) comme l’enchantement et la féerie salvateurs (le ciel lumineux accompagnant au III la bonne fée Argande)… En dramaturge accompli, Jean-Chrétien Bach réussit à unir l’ensemble des tableaux pourtant très contrastés grâce à une écriture musicale puissante et raffinée. Enfin, élément essentiel du théâtre total à la française, la danse finale réalise l’union de la musique et du ballet, fusion des disciplines, emblématique de l’opéra français depuis Lully.