Jean-Sébastien Bach
Oratorio de Noël, 1734-1735
Mezzo
Mardi 25 décembre 2007 à 20h45
Mercredi 26 décembre 2007 à 13h40
Lundi 31 décembre 2007 à 4h
Concert enregistré lors du Pélerinage 2000, sous la direction de Sir John Eliot Gardiner. Avec Bernarda Fink (alto), Claron McFadon (soprano), Christoph Gens (ténor), Dietrich Henschel (baryton), The Monteverdi Choir, The English Baroque Solists.
Un opéra sacré en 6 journées
Oratorio en 6 parties écrits pour les six jours de fête du temps de Noël 1735-1735, créé à la Thomaskirche et à la Nicolaikirche de Leipzig sur un livret apparemment attribuable à Picander. Sous son titre complet: Oratorium tempore Nativitatis Christi, l’oratorio de Bach constitue un cycle homogène, d’une rare cohérence, et certainement pas un assemblage de six cantates distinctes. De la naissance de Jésus à l’adoration des rois mages, il s’agit bien de l’histoire de l’Enfant, de sa naissance prodigieuse et sacrée. Le livret dense et resserré apporte le lien narratif de l’action musicale, comme un opéra sacré, puisant pour une large part dans les Evangiles de Luc et de Matthieu. Comme un guide, articulant la continuité de la geste sacrée, les récitatifs de l’évangéliste, chanté par le ténor, unifie le déroulement, conçu dans le respect des 6 temps de Noël: chacun marquant une fête spécifique: le premier jour (25 décembre 1734 pour le recensement de Béthléem et la naissance du Sauveur), le deuxième jour (26 décembre 1734 pour l’annonciation aux bergers), le troisième jour (27 décembre 1734 pour l’adoration des bergers), quatrième jour (Nouvel An, 1er janvier 1735 pour la circoncision de Jésus), cinquième jour ou premier dimanche après le Nouvel An (2 janvier 1735 pour l’arrivée des Rois mages à Jérusalem), cinquième jour (6 janvier 1735 pour l’Epiphanie et l’adoration des Rois mages).
A la narration source de l’admiration musicale et de la piété collective et solistisante, se joint le drame des épisodes qui rappelle la réalité du temps de Noël. Au premier dimanche après le Nouvel An correspond la fuite en Egypte et le massacre des innoncents. Chacun des épisodes musicaux respecte la chronologie de l’Histoire Sainte, soulignant davantage la cohérence des parties et leur enchaînement. En définitive, si les interprètes suivent à la lettre l’enchaînement des tableaux dans le calendrier établi par Bach, 13 jours séparent la première cantate de la sixième. La musique renforce l’unité du cycle dont la participation (cyclique) des trompettes dans les sections I, III, IV et VI (en ré). Et comme toujours, dans le cas du Direktor musices de Leipzig, les parties recyclées (car Bach réutilise nombre de mélodies antérieures) s’intègrent naturellement à la totalité, sans aucun effet de rupture. En architecte, le compositeur veille à l’équilibre et la fluidité générale de l’ensemble.
Crédit photographique: Jean-Sébastien Bach (DR)
