mercredi 23 avril 2025

Joseph-Guy Ropartz, Le Pays (1916). Jean-Yves OssonceOpéra de Tours. Les 25, 27, 29 janvier 2008

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Joseph-Guy Ropartz
Le Pays
, 1912

Opéra de Tours
Les 25, 27, 29 janvier 2008

Alain Garchot, mise en scène
Jean-Yves Ossonce, direction musicale
Nouvelle production

Nostalgie d’un breton exilé
Créé au Théâtre de Nancy le 1er février 1912, Le Pays repris à Paris sur la scène de l’Opéra-Comique, en1913, y rencontre le public et suscite un réel enthousiasme. Joué ensuite à Genève en 1918, l’ouvrage n’a pas été repris sauf à Reykjavik (Islande) en mai 2006. L’Opéra de Tours remet à l’honneur une oeuvre dense et originale dans sa version intégrale. Opéra maritime et psychologique, Le Pays, fidèle à son titre, exprime les déchirements d’un marin breton (Tual), saisi entre son amour pour Kaethe, jeune islandaise dont il est épris après s’être échoué en Islande, et la nostalgie de sa terre natale. Lui même breton, Joseph-Guy Ropartz commmence l’écriture de son opéra en trois actes à partir de 1908. « Exilé », Ropartz partage l’expérience du déracinement de son héros, car il dirige depuis 14 ans, le conservatoire de… Nancy. Puis, le conservatoire de Strasbourg jusqu’en 1919. Il ne pourra se fixer dans sa Bretagne adorée qu’en 1929.

Le Pays s’inpire du recueil de nouvelles de Charles Le Goffic, Passions Celtes. L’oeuvre suit les conceptions musicales de l’auteur: « une action intérieure, peu de faits; des sentiments: peu de personnages, pas de spectacle ». Découvrant l’ensemble des nouvelles, Ropartz est immédiatement saisi par leur évidence, en particulier par la lecture de L’Islandaise. « J’étais pris par le sujet, je croyais toutes les possibilités du drame lyrique tel que je le concevais. Il me permettrait en outre d’exprimer toute la nostalgie du Breton exilé« . Ropartz rencontre l’écrivain breton et lui demande de rédiger le livret de son ouvrage et L’Islandaise deviendra ainsi Le pays. L’action telle que l’a conçoit le compositeur crée « un drame concentré et tout intérieur ». La musique quant à elle, sait éviter toute idée de formule. Fauré se montre dès la création, un fervent admirateur: il en loue la franchise, la sincérité, « une constante dignité de style« . Certains y ont reconnu les ferments préservés d’une esthétique à la fois naturaliste et symboliste.

Acte I
Au XIXème siècle, Tual, jeune marin breton, est le seul rescapé du naufrage de la Goélette « l’Etoile d’Arvor », échouée sur les côtes d’Islande. Le français est recueilli par le vieux Jörgen Egilsson et sa fille Kaethe. Rétabli, le jeune homme avoue son amour pour la jeune fille, pourtant soupçonneuse car elle sait la nostalgie des marins pour leur terre natale. Les deux amoureux se jurent fidélité sur la tourbière islandaise du « Hrafuaga » dont l’antique adage précise: « Si je trahis mes sentiments que je sois englouiti par la tourbière ».

Acte II
Au printemps, tout en construisant une barque nouvelle, Tual se languit de sa Bretagne aimée. Le jeune couple attend une heureux événement. Et tout en confirmant à Tual qu’il sera bientôt père, Kaethe lui raconte la légende de la princesse Hilda qui attendit cent ans le retour de Messire Olaf…

Acte III
Les goélettes de Paimpol sont arrivées à Seidis-fjord. Dans la nuit, pris de délire, Tual traverse la tourbière à cheval sans prendre conscience que le dégel a libéré le sol du « Hrafuaga ». Le jeune homme habité par son désir de retrouver la terre quittée, disparaît dans la tourbière qui est devenue son linceul.

Illustration
John William Waterhouse: La Tempête, 1916 (DR)

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