Voilà un disque qui séduit des ces premiers notes, nous sommes immédiatement pris par le son, grâce a une précise captation du sublime piano du facteur de Leipzig Blüthner.
Tout artiste d’aujourd’hui rêverait, comme fût au 19° siècle, avoir la complicité d’un facteur aguerrit, pour pouvoir échanger des connaissances ; en effet Juliana Steinbach a remporté le prix de la Fondation Alfred Reinhold et à cette occasion a reçu un piano à queue de la manufacture Blüthner. Cette collaboration a donné vie à un premier disque dédié à Mussorgsky (Tableaux d’une exposition) et à Debussy (Estampes et L’Isle Joyeuse) pour le label discographique Paraty, que nous également convaincu.
La rencontre de Juliana Steinbach et Blüthner est la fusion idéale entre une facture instrumentale et une démarche artistique.
Ce disque comprend trois grands cycles du compositeur (Suite Bergamasque, Pour le Piano, Images I & II) ainsi que quelques œuvres isolées (Valse Romantique, Rêverie, Mazurka). Debussy lui même possédait depuis 1905 un piano de la maison Blüthner qui l’a particulièrement touché, le qualifiant d’extraordinaire.
Le jeu de Juliana se déploie dans ce disque avec une grande précision ; les quelques brusqueries que nous avons remarquées à la scène du Théâtre de L’Athénée à Paris ont été complètement sublimées ici par une prise de parole soutenue et un discours animé, ciselant toutes les influences et images qui comportent la musique de Debussy. L’énergie solaire de cette jeune franco-brésilienne est complètement au service de la rêverie.
Voilà un disque de chevet, une mise en vérité de tous les univers musicaux qui ont influencé Debussy, un souffle Genuine qui rend Debussy encore plus vivant dans cette année anniversaire de 150 ans de naissance.