Didier van Moere
Karol Szymanowski
Szymanowski, à la trace
Evénement le 18 juin 2009, quand l’Opéra de Paris mettra à l’affiche Krol Roger (Le Roi Roger) de Karol Szymanowski (1882-1937), pionnier parmi les compositeurs si expérimentateurs et justes en ce début du XXè.
Didier van Moere qui connaît par le détail et en synthèse l’histoire et la culture du peuple polonais nous offre une somme capitale sur le compositeur, en un texte dense, très documenté, à multiples facettes: il décortique, dévoile, souligne la richesse féconde d’un créateur solitaire et pourtant engagé dans son temps, mobile, curieux, voyageur, porteur d’un « érémitisme fécond »: deux temps d’une situation productive personnelle (sociabilité pour l’enrichissement culturel et stylistique, repli et retraite pour la maturation spirituelle et personnelle). Il en sort souvent des commentaires lumineux sur une pensée continue, capable de recycler un patrimoine légué assez lourd (Reger, Scriabine, évidemment Wagner et Richard Strauss, mais filtré par la découverte de Stravinsky et un sens original de l’efficacité moderniste, comme surtout la connaissance des couleurs impressionnistes à la Ravel et Debussy…). Mais il ne s’agit pas d’un portrait nationaliste. L’auteur restitue le musicien dans le monde de la culture engagée, « universel » par ce lyrisme qui parle de l’homme à l’homme, au nom d’un humanisme sensible, chevillé au corps… Plusieurs chapitres sont dédiés au Roi Roger, l’opéra autobiographique. Comme d’ailleurs, tout l’oeuvre fascinant, paraît ici éloquent et passionnant. Lecture incontournable d’autant plus indiqué à l’heure du Roi Roger.
Didier van Moere qui connaît par le détail et en synthèse l’histoire et la culture du peuple polonais nous offre une somme capitale sur le compositeur, en un texte dense, très documenté, à multiples facettes: il décortique, dévoile, souligne la richesse féconde d’un créateur solitaire et pourtant engagé dans son temps, mobile, curieux, voyageur, porteur d’un « érémitisme fécond »: deux temps d’une situation productive personnelle (sociabilité pour l’enrichissement culturel et stylistique, repli et retraite pour la maturation spirituelle et personnelle). Il en sort souvent des commentaires lumineux sur une pensée continue, capable de recycler un patrimoine légué assez lourd (Reger, Scriabine, évidemment Wagner et Richard Strauss, mais filtré par la découverte de Stravinsky et un sens original de l’efficacité moderniste, comme surtout la connaissance des couleurs impressionnistes à la Ravel et Debussy…). Mais il ne s’agit pas d’un portrait nationaliste. L’auteur restitue le musicien dans le monde de la culture engagée, « universel » par ce lyrisme qui parle de l’homme à l’homme, au nom d’un humanisme sensible, chevillé au corps… Plusieurs chapitres sont dédiés au Roi Roger, l’opéra autobiographique. Comme d’ailleurs, tout l’oeuvre fascinant, paraît ici éloquent et passionnant. Lecture incontournable d’autant plus indiqué à l’heure du Roi Roger.
Karol Szymanowski de Didier van Moere, 695 pages, éditions Fayard. Parution: mars 2009.