Kurt Weil,
Symphonie n°2
France Musique
Vendredi 20 avril 2007 à 20h
Programme du concert
Joseph Haydn: Symphonie n°64 « Tempora Mutantur »
Alfred Schnittke: Concerto pour piano
Kurt Weil: Symphonie n°2
Ferhan Önder (piano). Orchestre Symphonique de la Radio de Sarrebruck. Michael Sanderling, direction
Marches ironiques, ambiances mystérieuses voire mystiques, et selon le mot de Busoni qui surnommait Weil, « le Verdi du pauvre », une truculence populaire aux accents véristes: la Deuxième Symphonie de Kurt Weil, composée en 1933 est contemporaine des Sept péchés capitaux, en collaboration avec Bertold Brecht, complice de Weil dans l’élaboration d’un théâtre de dénonciation et engagé. Grandeur et décadence de la ville de Mahagony (1927-1930), reste leur principal chef-d’oeuvre… Désillusionné sur l’avenir du monde, contraint de fuir l’Allemagne nazie en 1933, Weil rejoint Paris, Londres et définitivement New York, à partir de 1935. Il sera néanmoins capable d’y renouveler totalement son style, dans un nouveau cycle d’oeuvres, inspirés entre autres par la comédie musicale américaine.
La Deuxième Symphonie semble recueillir les fruits de sa riche expérience européenne, avant de quitter l’Allemagne. Les figures de Mahler et de Chostakovitch, leur ironie cinglante, à la fois désespérée et lyrique, leur sens de la dérision aussi, trouvent dans la Symphonie de Weil, une résonance fraternelle. Et même le finale semble revisiter le souffle de Mendelssohn… L’oeuvre est mise au propre à Paris, puis créée le 11 octobre 1934 à Amsterdam, par l’Orchestre du Concertgebouw dirigé par Bruno Walter. Rien de moins. En trois mouvements, vif-lent-vif, Weil s’y montre à la hauteur des grands symphonistes germaniques qui l’ont précédé.
La Symphonie est un cycle mordant et vif, profond et personnel, à redécouvrir. Signalons enfin une version récente parue au disque chez Atma classique, par Yannick Nézet-Séguin et l’orchestre Métropolitain du Grand Montréal que nous avons signalé en février 2007. Lire notre critique de la Symphonie n°2 de Kurt Weil par Yannick Nézet-Séguin.
Crédit photographique
Kurt Weil (DR)