mercredi 23 avril 2025

Le concerto pour piano romantiqueFrance musique, le 14 octobre à 18h

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Le concerto pour piano romantique

Samedi 14 octobre, à 18h

« La Querelle des Bouffons »
magazine présenté par Alexandre et Benoît Dratwicki.

Apparu au début du XVIII ème siècle, le concerto (un exécutant soliste face à l’orchestre) évolue au fil du siècle des Lumières jusqu’à supplanter le genre dont il est directement issu : le concerto grosso (plusieurs solistes). Alors que la génération des fils Bach instaure les règles modernes, en une coupe en trois parties (vif-lent-vif), Mozart, après Corelli et Vivaldi, insuffle au genre une dimension nouvelle. Il parvient avec ses 21 concertos pour piano à un idéal jamais atteint, modèle pour les générations futures, dans l’équilibre de la forme, par la cohérence du discours, où l’importance du soliste se fait beaucoup plus grande. Le clavecin, à cause de sa faible intensité sonore, étant un instrument mal adapté au concerto. On lui préférait par conséquent des instruments comme le violon, le violoncelle ou encore le hautbois.

L’apparition des piano-forte dans la deuxième moitié du XVIII ème siècle modifie en profondeur le genre. Alors qu’on préfère le violon à l’ère baroque, le piano devient l’instrument vedette du concerto classique. Il atteint son apogée au XIX ème siècle. Le concerto beethovénien, qui doit beaucoup à son modèle mozartien, influence directement la génération romantique. « Dans le principe concertant qui oppose soliste et orchestre, Beethoven découvre les sources vives d’un dialogue poétique libre qui, tout en préservant la forme traditionnelle du genre, la fait oublier… » (André Boucourechliev). Les caractéristiques essentielles du romantisme, dont l’exploration démesurée du moi et l’excessif narcissisme de l’artiste, ouvrent de nouveaux horizons : le soliste devient le symbole véritable du héros isolé, face à un environnement hostile : le nouveau conquérant tente par sa puissante virtuosité, d’imposer sa présence. Suivant les pas de Paganini qui développe pour le violon, une virtuosité diabolique sans égale, Liszt, Chopin mais aussi encore Schumann, développent de nouvelles possibilités techniques qui exploitent au maximum l’instrument. Avec le concerto, l’occasion est trop belle pour le compositeur de s’affirmer comme pianiste virtuose. Il peut désormais faire étalage de ses grandes prouesses.

L’orchestre quant à lui évolue peu dans son rôle après Beethoven, laissant place à un instrument roi. Il reste un soutien qui effectue de temps à autre des interludes pour laisser le pianiste se reposer entre deux exercices périlleux. D’ailleurs, de nombreux concertos de compositeurs virtuoses comme Moscheles, Hummel ou encore Field, sont aujourd’hui tombé dans l’oubli. Et c’est peut-être mieux ainsi.
Contrairement à leurs prédécesseurs, la génération romantique, celle de 1810, écrit des concertos en nombre relativement réduit. Mendelssohn en produira trois (un de jeunesse), écrit par un virtuose pour le virtuose (les concertos en sol mineur et en ré mineur ont encore la faveur d’être joués, mais ils méritent avec raison, plus d’attention). Schumann laisse un seul chef-d’œuvre, et Chopin écrit deux concertos de jeunesse où tout son génie précoce se déploie. Dans ces derniers, nombreux sont les reproches qui ont été fait face à l’orchestration jugée souvent pauvre et inconsistante, mais y a-t-il vraiment nécessité de faire faire à l’orchestre des chevauchées inutiles lorsque l’œuvre elle-même reste exemplaire pour son inspiration peu commune et les sentiments qu’elle dégage ? Schumann, Liszt, Brahms, dans la lignée de Beethoven, ont offert à la postérité des pages qui ont marqué l’histoire du piano, malgré les débats houleux qu’ils ont suscités. Leur génie créateur a dominé leurs contemporains, indiscutablement.

Illustrations
Portrait de Johannes Brahms
Eugène Delacroix, Portrait de Frédéric Chopin

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