mercredi 23 avril 2025

Lectures d’été Juillet et août 2009

A lire aussi

Livres d’été
Juillet et août 2009

C’est l’été… la plage, le doux murmure des vagues océanes, ou le chant caressant des arbres dans le vent… ce pourrait être aussi le miroir étoilé de la voûte nocturne, autant d’indices recherchés qui désignent l’été triomphant. Mais un été sans ses pages musicales ne serait pas magique: voici notre sélection des livres de l’été 2009. Biographies, essais, biographies romancées, analyses, témoignages… Découvrez ici-après nos coups de coeur parmi les livres récemment parus depuis l’hiver 2008, à savourer sans limites, à lire et à relire, avant ou après un concert… (jamais pendant, évidemment).

Charles Gounod: Mireille (Avant-Scène Opéra n°251)
Le lecteur retrouve ce qui fait depuis toujours l’exhaustivité de
chaque volume de l’Avant-Scène Opéra: un cycle de contenus
complémentaires qui offrent une approche approfondie de l’oeuvre et du
compositeur Mireille de Charles Gounod (1864) d’après le poème Mirèio de Frédéric Mistral: argument (de la version en 5 actes), Introduction et guide
d’écoute (analyse du livret, présentation de la partition, évocation
des nombreuses versions: celles en 3 actes de 1865-1874, la « nouvelle
version » en opéra-comique de 5 actes (1901), la version originale de
1939… voulue et défendue par Reynaldo Hahn ; approche des voix, de
l’orchestre, de l’interprétation; le guide d’écoute permet de suivre
épisode par épisode, au travers de tous les actes, l’écriture
instrumentale, les étapes de l’action, et le livret dans son
intégralité… (Editions Avant-Scène Opéra).

Buford Norman: Quinault, librettiste de Lully. Poète des Grâces
Voilà une lecture indispensable voire obligatoire tant elle bouleverse
notre connaissance de l’opéra français baroque, celui si ciselé et
pourtant méconnu du règne de Louis XIV. La pompe versaillaise a fini
par régidifier et réduire notre perception de la création des années
1670: or c’est une période décisive dans l’histoire du goût classique
où se fixe de façon définitive le genre si mésestimé (combien d’opéras
de lully joués régulièrement dans nos théâtres?) de la tragédie en
musique (Coédition CMBV, Mardaga).

Gérard Condé: Charles Gounod
Une
ligne claire et intelligible du fil vocal qui fait que l’on peut
chanter tout une oeuvre par sa seule mélodie: voilà le secret d’un art
véritable. C’est un rêveur simple qui sait s’enchanter des lectures
(nocturnes) de Novalis: Gounod est un créateur sincère qui recherche
l’éloquence du coeur. Ce livre le démontre admirablement. Lecture
incontournable

(Editions Fayard).


Claude Hermann: Henry Purcell
En homme de son temps, et attaché comme son père, Henry I (qui meurt
quand le fils n’a que 5 ans, en 1664) et comme son oncle Thomas, à la
Chapelle Royale, le jeune Henry, formé et éduqué dans le sérail raffiné
de Westminster, satisfait les goûts de l’heure, ce dans tous les
domaines: profane voire trivial (les fameux catches, canons à
3 et 4 voix chantés dans les tavernes, aux allusions scabreuses (mais
Purcell n’avait-il pas un certain génie pour l’humour?), sacré (combien
d’hymnes et d’odes souvent funèbres pour les funérailles des grands
princes d’alors, Purcell eut à composer, y compris un Requiem pour la
Reine Marie (décédée quelques mois avant lui) qui sera joué le jour de
ses propres funérailles, jusqu’au Te Deum des rois anglais (1694),
avant que Haendel ne vienne le remplacer…), lyrique enfin car le
compositeur fut le plus grand auteur pour le théâtre (c’est même dans
les rares théâtres londoniens qu’il donna sa vraie mesure), l’égal en
cela de Shakespeare (Editions Actes Sud)…

Gonzague Saint Bris : La Malibran
En
diva unique et singulière, en héroïne romantique digne de Balzac et de
Chateaubriand, Maria conquiert pas à pas sa liberté de femme
indépendante : une double de Georges Sand, laquelle évidemment est
frappée par le jeu et l’éclat de la cantatrice sur scène.
L’auteur développe ainsi un polyptique en 11 tableaux afin d’évoquer
une vie d’exception capable de nourrir la trame d’un roman
sentimental…

(Editions Belfond).

Xavier Lacavallerie: Manuel de Falla
Sécheresse
et tranquillité, contrastes entre la lumière et l’ombre, sévérité et
gravité : le portrait que brosse l’auteur de Manuel de Falla
(1876-1946) est façonné en facettes abruptes, nostalgiques et aussi
indirectes, à l’image d’une Espagne à la fois ascétique et lyrique :
beaucoup de digressions sur la musique espagnole, sur la notion
d’ibérisme et de musique « nationale »,…
(Actes Sud).

Audrey Roncigli: Le cas Furtwängler.
Un chef d’orchestre sous le IIIè Reich. Le livre d’Audrey Roncigli, riche en faits reportés, avérés, confirmés, réalise une photographie éblouissante sur l’esprit de l’époque, la noirceur trouble où règne terreur, manipulation, instrumentalisation de la culture par le politique… (Editions Imago).

Théodore Dubois, Hérold, l’Opéra Français, Henri Rabaud…
Superbe première moissons de parutions très attendues chez l’éditeur lyonnais Symétrie. En partenariat avec le Centre de musique romantique française, le Palazetto Bru-Zane, Symétrie fait paraître au printemps 2009, 4 opus au contenu défricheur qui, propre à l’objet du Centre récemment créé, redéfinit notre connaissance du romantisme français quitte à bouleverser nos repères familiers. Lectures capitales (4 ouvrages aux éditions Symétrie).

Hector Berlioz: critique musicale (vol. 6)
Moins adopté et compris dans son pays qu’à l’étranger, Hector Berlioz (1803-1869)
doit à sa fonction de critique musical pour le Journal des Débats,
fondé par l’illustre Bertin (portraituré par Ingres), un poste régulier
permanent, en plus de ses revenus produit par son poste de conservateur
à la Bibliothèque du Conservatoire. La prose est comme toujours vive,
acerbe, argumentée, miroir personnel et orignal, fin et acéré de
l’activité musicale en France et surtout à Paris. Aux comptes rendus de
concerts et d’opéras s’ajoutent les témoignages de ses voyages, jusqu’à
Prague, et en Russie, comme à Bonn pour inaugurer un monument à la
gloire de Beethoven, son idole (entre autres), éditions Buchet Chastel.

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