mercredi 23 avril 2025

Leos Janacek, portrait Arte, le 28 juillet 2007 à 22h30

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Leos Janacek
Portrait


Arte, le 28 juillet 2007 à 22h30

Documentaire. Réalisation: Janos Darvas (2007, 52 mn)

Excellent portrait de l’un des compositeurs lyriques les moins connus dont la reconnaissance fut tardive. Plus qu’une oeuvre originale, inspirée par le dialecte morave qu’il enregistra et collecta comme un collectionneur méticuleux, le théâtre de Janacek captive par sa justesse et son langage, à la fois mordant et émotif, à l’image de la vie elle-même.
Son père, instituteur et Cantor cultive ses dons précoces pour la musique. Mais Janacek doit d’abord passer son brevet d’instituteur à l’Ecole Normale de Brno. Il fera mieux, il sera directeur de l’école d’orgue de Prague, tout en ayant obtenu son diplôme d’instituteur à 20 ans.
Le film réalisé par Janos Darvas met en relief les épisodes de la vie sentimentale (assez agitée) du compositeur. D’abord son mariage choatique avec Zdenka Schulzova, qui a 16 ans lorsqu’il demande sa main, alors qu’il en a 26. De leur union, naîtront Olga puis Vladimir qui tous deux mourront de façon tragique, en particulier Olga, de santé fragile, que son père envoya néanmoins en Russie où elle attrapa le typhus…
Le couple bat très vite de l’aile et bien que tendres l’un pour l’autre, Zdenka et Leos s’éloignent, chacun menant sa propre vie, en particulier Janacek qui convole de maîtresse en maîtresse.
Sa liaison platonique avec Camilla Stösslova restera durable jusqu’à la mort du musicien. Ainsi, entre 1920 et 1927, bien que sexagénaire, le compositeur écrit plusieurs chefs d’oeuvres, La petite renarde rusée, L’Affaire Makropoulos, De la Maison des morts, mais aussi, la Messe Glacolitique et le chef d’oeuvre absolu en matière d’écriture symphonique, la Sinfonietta (extrait dirigé par Rafael Kubelik!).

Le documentaire de Janos Darvas privilégie la vision et le regard des musiciens: Sir Charles Mackerras, Gerd Albrecht, mais aussi des metteurs en scènes dont Nikolau Lehnoff et Harry Kupfer. Actuellement, les opéras de Janacek, en particulier Jenufa puis Katia Kabanova fascinent les artistes d’aujourd’hui, captivés par leur sens de la franchise et de l’efficacité, par leur cynisme et leur lucidité qui n’empêche pas aussi, la tendresse et l’onirisme. La Petite Renarde rusée comme L’Affaire Makropolous sont également analysés sur le plan dramatique.
La tendresse du musicien pour ses héroïnes, l’humanisme qui inspire son écriture, davantage explicite dans son dernier opéra, De la maison des morts d’après Dostoïevski, ont imposé sur les scènes lyriques, ce théâtre sans complaisance, âpre et généreux… où brille le diamant des êtres vertueux et nobles, tel celui de Jenufa pourtant suicidaire. Ce qui occupait Janacek, c’est exprimer la vérité de la vie. Tout ce que met en relief, ce portrait, illustré de photographies d’archives et de nombreuses extraits d’opéras, à Paris, Berlin, Lyon…

Crédit photographique
Leos Janacek (DR)

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