Quelles sont les musiques de ballet à l’occasion des 30 ans de la disparition de Rudolf Noureev ? En ce début d’année, France Musique consacre plusieurs émissions à la danse à l’occasion notamment des 30 ans de la disparition de Rudolf Noureev : le danseur et chorégraphe est le héros d’un podcast natif raconté par Lambert Wilson dans la collection « Le journal intime de… » Faune sauvage, elfe et éphèbe rebelle… Rudolf Noureev, né en 1938, aurait eu 70 ans, le 17 mars dernier. Pour les 15 ans de sa disparition (le 6 janvier 1993), l’ex directeur de la danse de l’Opéra de Paris inspire ce documentaire oщ paraissent nombre de figures qui l’ont bien connu. En particulier, celle qui le dйcouvre alors qu’il n’est qu’un membre certes doué mais gênant (en raison de son homosexualité) au sein du Kirov à Saint-Pétersbourg: Jacqueline Ringuier. Photos : DR
30 ans de la mort de Rudolf Noureev
Faune danseur
C’est elle qui ayant repéré le danseur virtuose dans Don Quichotte, le fait venir en tournée en Europe, à Paris où 1961 il demande l’asile politique. Il n’a que 23 ans.
Au Kirov qu’il rejoint à 17 ans, Noureev reçoit une formation sévère, comme ses relations difficiles avec son père, compensées par celles plus tendres avec sa mère. Le style Noureev étonne par son énergie acrobatique, sa prolixité de pas, son placement parfait qu’il doit à une musculature puissante. En Occident, le jeune danseur fait un duo particulièrement remarqué avec la danseuse étoile Margot Fontaine qui est son aînée de 19 ans (42 ans). Tout oppose leur tempérament (droiture intègre et pudique de la danseuse), feu incandescent et énergique, fougueux et sensuel du danseur… or leur entente fait des étincelles dont les incarnations sur la scène, demeurent encore légendaires.
La personnalité de Noureev est celle d’un artiste qui se dérobe toujours, félin, mystérieux. Homme de culture, il fut ce grand solitaire qui cependant aimait fréquenter la jet set parisienne…
Ses deux grands ballets, réalisés à Paris, Raymonda au moment où il est nommé directeur de la danse, mais aussi La Bayadère quand il n’a plus la tonicité ni l’intrépidité de sa jeunesse, alors qu’il est frappé par le Sida depuis 1984, restent mémorables. Raymonda, à la fois « noble et contrasté », est le ballet par excellence exigeant autant des solistes que du Corps de Ballet tout entier; la préparation de La Bayadère, créée le 8 octobre 1992, son oeuvre testamentaire, est plus douloureuse selon le témoignage de Charles Jude, qui l’accompagna jusqu’à la fin.
Hors du ballet classique, Noureev, alors qu’il baigne dans le milieu traditionnel du ballet « historique », montre une curiosité visionnaire pour la danse contemporaine: celle de Béjart qui lui écrira Les Chants d’un compagnon errant d’après Gustav Mahler (mars 1971, dansé en duo avec Paolo Bortoluzzi); pour Le Jeune Homme et la mort aussi dont il regrettera que Béjart ne lui est pas offert la création, à la faveur de Mikhail Barichnikov…
En 1987, l’Urss de Gorbatchev qui souhaite « ouvrir » le pays et adoucir le régime en assouplissant le mouvement aux frontières, permet le retour dans son pays du grand exilé russe, jusque là figure de la dissidence russe: les images d’archives ont montré le danseur ému de retrouver la terre qui lui a refusé les honneurs et la liberté.
Comme Serge Lifar, Rudolf Noureev est enterré à Sainte-Genneviève des bois, non loin de la tombe de Tarkovski.
Son oeuvre et son héritage restent immenses pour l’Opéra de Paris: Nourrev, mort à Paris, le 6 janv 1993, a non seulement structuré le répertoire classique de la Maison, revisitant les grands ouvrages romantiques, mais il a aussi élevé le Ballet à un niveau d’excellence, grâce à son perfectionnisme appris à l’école de la discipline au sein du Kirov…
Rudolf NOUREEV sur France Musique
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Dimanche 1er janvier 2023 , 14h-15h30 : Mazette ! Quelle musique ! par Jean-Yves Larrouturou. Il n’y a pas que la valse dans la vie ! Bach’n roll.
Jeudi 5 et vendredi 6 janvier , 13h30-15h : Arabesques par François-Xavier Szymczak. Les grands ballets de Rudolf Noureev.
Vendredi 6 janvier,
11h-12h30 :
Allegretto par Denisa Kerschova.
Musiques de Pina (les musiques des ballets de Pina Bausch).
13h-13h30
: Musicopolis par Anne-Charlotte Rémond. Le Lac des Cygnes.
Approfondir
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Portrait de Noureev (2008) : https://www.classiquenews.com/rudolf-noureev-portraitfrance-3-vendredi-19-dcembre-2008-23h25-2/
LIRE aussi Rudolf Noureev : From Russia with love (2008)
https://www.classiquenews.com/rudolf-noureev-from-russia-with-lovearte-musica-du-17-mars-au-6-avril-2008/