Antonin Dvorak
Stabat Mater
version originale pour piano et choeur
Les Solistes de Lyon
Bernard Tétu
Soprano solo : Sophie Lou
alto solo : Sarah Jouffroy
ténor solo : Valerio Contaldo
basse solo : Alain Buet
Solistes de Lyon-Bernard Tétu
Piano : Marie-Josèphe Jude
Direction : Bernard Tétu
Vendredi 23 janvier 2009 à 20h30
Lyon (69), Chapelle du Lycée Saint-Marc
Deuil sublimé
Dans son « Stabat Mater », Antonín Dvorák nous laisse le témoignage d’un père affligé, accablé par la douleur et la perte de ses enfants. Confronté à l’injustice et au Fatum, le compositeur écrit l’une des partitions sacrées les plus émouvantes: acte de douleur personnel, mais aussi accomplissement intime et pudique en liaison avec une foi finalement renforcée.
Antonín Dvorák a terminé ce chef d’oeuvre en 1877, après avoir perdu trois enfants en bas âge. Inspiré par le texte de Jacopone da Todi, Dvorak exprime son espérance dans la rédemption. Le chant des solistes comme celui du choeur entonne la prière humble de l’orant démuni, déconcerté mais confiant et serein: aux côtés de la mère pleurant près du corps du Christ crucifié, le compositeur se tient humble et éveillé: sa prière n’a rien de solennel ou de complaisant. Dvorak trouve le ton juste, celle des êtres endeuillés, traversés par l’effusion tragique, tout à leur douleur mais dignes.
Ambassadeurs de l’intensité poétique des textes musicaux, Les Solistes de Lyon choisissent la version originale, chambriste du Stabat Mater, pour choeur et piano.
Rien de mieux, comme complice tout autant inspirée par les plis et replis d’une fervente aussi ardente qu’intime, que le jeu de la pianiste Marie-Josèphe Jude. L’élève de Gyorgy Cziffra, Aldo Ciccolini, Jean-Claude Pennetier, puis à Londres de Maria Curcio-Diamand, elle même disciple d’Arthur Schnabel, s’est affirmé dans la défense des répertoires classique et romantique (intégrale Brahms chez Lyrinx) mais aussi dans l’interprétation particulière de Maurice Ohana dont elle devient l’ambassadrice désignée à partir de 1986. Finaliste du Concours Clara Haskil 1989, Victoire de la musique 1995, la pianiste s’est aussi fait remarquer par ses nombreux concerts de musique de chambre, en particulier au sein du duo qu’elle forme avec Jean-François Heisser, depuis 1997.
Antonín Dvorák (1841-1904)
Fils aîné d’un boucher de Nelahozeves (près de
Prague), Dvorak est destiné à succéder à son
père. Mais après des cours à l’Ecole d’orgue de
Prague à partir de 1857, il entre comme soliste
au Théâtre National que dirige Smetana. Il
obtient une bourse d’étude auprès d’un jury
dont fait partie Brahms, qui le remarque.
Dvorak devient l’organiste de Saint-Aldebert.
La mort de trois de ses enfants lui inspire le
Stabat Mater, grâce auquel sa renommée
gagna l’Angleterre. Les dédicataires de la
Cinquième et de la Sixième Symphonies, respectivement
Hans von Bülow et Hans Richter,
se chargent de diffuser ses oeuvres en
Allemagne. Tchaïkovski fait triompher sa musique
en Russie. Un renom international s’offre
au maître tchèque, célèbre jusqu’aux Etats-
Unis : il accepte de diriger le nouveau
Conservatoire de New-York, de septembre
1892 à octobre 1894. Il en rapportera la
Symphonie “du Nouveau Monde”. Mais il ne
peut renoncer à la Bohême, et répond à l’appel
de Prague. Il se consacre désormais à mettre en
musique les vieilles légendes de son pays.
L’échec du dernier de ses dix opéras, Armida,
en 1904, accélère son destin. Il meurt peu de
temps après d’une congestion cérébrale.
L’art de Dvorak s’apparente à celui de Smetana
pour l’inspiration slave, de Brahms pour le classicisme
de la forme et pour l’optimisme qui
transparaît dans une écriture harmonique et
instrumentale rutilante, de Schubert pour la
spontanéité de l’inspiration mélodique. Dans
une grande partie de son oeuvre, le sentiment
national slave s’exprime par l’attachement à
un certain folklore musical et par une forme
particulière de lyrisme qui s’alimente aux sources
de la culture populaire tchèque.
Anton DVORAK
Stabat Mater
soprano solo : Sophie Lou
alto solo : Sarah Jouffroy
ténor solo : Valerio Contaldo
basse solo : Alain Buet
Solistes de Lyon-Bernard Tétu
Piano : Marie-Josèphe Jude
Direction : Bernard Tétu