LILLE, ONL : MAHLER : Symph n°3, les 3 et 4 avril 2019. Suite de l’épopée des symphonies de Gustav Mahler par l’ONL Orchestre National de Lille sous la direction de l’impétueux et introspectif Alexandre Bloch, pilote majeur de ce cycle orchestral événement à Lille. Après les Symphonies n°1 « Titan », n°2 « Résurrection, voici la 3è, moins connue, moins jouée. C’est pourtant l’un des volets orchestralement les plus riches, expression libre d’un sentiment de communion avec la Nature…
Après avoir atteint le sentiment d’éternité et l’expérience de la Résurrection, ni plus ni moins, dans l’ultime mouvement de sa deuxième symphonie (Finale en apothéose et lévitation où le ciel s’ouvre enfin…), Mahler pour sa Troisième symphonie, conservant la nostalgie des hauteurs célestes, compose un partition qui logiquement se place à l’échelle du cosmos. L’exaltation spirituelle et mystique développée dans la Deuxième symphonie, « Résurrection », le laisse à la même altitude, un état d’ascension vertigineux, cultivée ici avec une plénitude exceptionnelle (en particulier dans le Minuetto)
A 34 ans, l’homme qui se sent asphyxié par son activité comme directeur d’opéra, – à Hambourg-, ne disposant que d’un temps trop compté pour composer (l’été), la seule activité qui compte réellement, veut en se mesurant à l’échelle universelle, démontrer sa pleine maturité de compositeur. Avec lui, le cadre symphonique gagne de nouveaux horizons, des perspectives jusque là inconnues. Affirmation d’un démiurge symphonique, la Troisième approfondit davantage le rapport unissant l’homme et la nature.
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LILLE, Auditorium du Nouveau Siècle
Orchestre National de Lille
Mercredi 3 avril 2019, 20h
MAHLER
Symphonie n°3
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE /
CHRISTIANNE STOTIJN, mezzo soprano
ALEXANDRE BLOCH, direction
CHŒURS PHILHARMONIA CHORUS
CHEF DE CHŒUR : GAVIN CARR
CHŒUR MAÎTRISIEN DU CONSERVATOIRE DE WASQUEHAL
CHEF DE CHŒUR : PASCALE DIEVAL-WILS
CHEF ASSISTANT : JONAS EHRLER
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http://www.onlille.com/saison_18-19/concert/symphonie-n-3/
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Concert repris jeudi 4 avril 2019
à Amiens, Maison de la culture
Infos et réservations
au 03 22 97 79 77 ou sur maisondelaculture-amiens.com
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LA NATURE, source éternelle, apaisante…
GENESE… A l’été 1895, Mahler retrouve son ermitage au bord du lac d’Attersee. La solitude recherchée, le désir de faire communion avec l’élément naturel, la contemplation de la nature lui inspirent le goût vital de l’immensité. La proche végétation entourant sa cabane de compositeur marque le climat du menuet Blumenstück (morceau de fleurs), déjà cité. La contemplation lui ouvre un univers de sensations inédites, en particulier le sentiment d’une pure jubilation suscitée par le motif naturel. A la manière des impressionnistes qui ont renouvelé la perception du plein air et transformé radicalement les modes et règles du paysage, en recherchant toujours plus loin et plus intensément la véritable perception rétinienne sur le motif naturel, Mahler emprunte des chemins similaires. Rien ne compte davantage que cette retraite au sein du cœur végétal, dans la captation directe des éléments.
Conscient de l’immensité de la tâche à venir, il couche d’abord le déroulement d’un programme : le titre en est : « songe d’un Matin d’été ». C’est l’époque où il lit Nietzsche (le Gai savoir). Ses lectures lui donne des pistes formulées dans de nouveaux titres : « l’arrivée de l’été » ou « l’éveil de Pan » (dont le sujet annonce la trame de sa future 7ème symphonie, la plus personnelle de ses œuvres et intimement liée à sa propre expérience de la Nature). Finalement son premier mouvement, s’intitulera « le Cortège de Bacchus » : l’aspect dyonisiaque de l’élément naturel le touche infiniment plus que la vision ordonnée d’une nature maîtrisée, à l’échelle humaine. L’univers mahlérien plonge dans le mystère et l’équilibre éternellement recommencé des forces en présence.
Au final, Mahler compose à l’été 1895, son premier mouvement ou partie I, de loin le plus ample et long prélude symphonique jamais écrit (plus de trente minutes), poussant plus loin le gigantisme de la Deuxième Symphonie, en son final spectaculaire et mystique.… C’est que le point de vue des deux symphonies précédentes, est totalement différent : Mahler semble se placer à la droite de Dieu, contempler, embrasser, exprimer la grandeur indicible de la Création. Il compose ensuite les quatre mouvement qui suivent et qui constituent les trois quart de la Seconde partie.
A l’été 1896, Mahler affine les ébauches de 1895…
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LIRE la suite de la genèse de la symphonie n°3 de Gustav Mahler ici
(Symphonie n°3 de Gustav MAHLER par le chef mahlérien Rafael KUBELIK)
http://www.classiquenews.com/gustav-mahler-3-eme-symphonie-rafael-kubelik/
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En direct sur la chaîne YOUTUBE de l’Orchestre National de Lille / ONL
à partir de 20h
https://bit.ly/2Sjlo6M
Et pendant tout le cycle, jusqu’au 30 avril 2020, l’intégralité des 9 symphonies sera accessible la chaîne You Tube ONLille:
https://bit.ly/2Sjlo6M
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APPROFONDIR
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LIRE AUSSI notre présentation du cycle GUSTAV MAHLER par Alexandre BLOCH et l’Orchestre National de Lille
LIRE aussi notre critique de la Symphonie TITAN par Alexandre BLOCH
LIRE aussi notre critique de la Symphonie Résurrection par Alexandre BLOCH
LIRE aussi notre compte rendu de la Symphonie TITAN par Ph Herreweghe et le JOA (Saintes, 2013, sur instruments d’époque)
http://www.classiquenews.com/compte-rendu-saintes-abbatiale-festival-le-13-juillet-2013-gustav-mahler-symphonie-n1-titan-joa-jeune-orchestre-atlantique-philippe-herreweghe-direction/
VIDEO : présentation vidéo des symphonies de Gustav Mahler par Alexandre Bloch, directeur musical de l’Orchestre National de Lille
https://www.youtube.com/channel/UCDXlku0a3rJm7SV9WuQtAdw
https://www.youtube.com/watch?v=ACFvSpBDXV0&feature=youtu.be
Illustration : © Ugo Ponte / ONL – Orchestre National de Lille 2019
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VOIR notre reportage VIDEO : Le JOA, Philippe Herreweghe jouent (sur instruments d’époque) la Symphonie n°1 de Gustav Mahler (été 2013, Saintes)
http://www.classiquenews.com/reportage-video-le-joa-jeune-orchestre-atlantique-interprete-la-titan-de-mahler-sous-la-direction-de-philippe-herreweghe-juillet-2013/
Le JOA Jeune Orchestre atlantique interprète la Symphonie Titan de Gustav Mahler. Le festival de Saintes 2013 s’ouvre avec un rendez vous symphonique incontournable : jouer Mahler sur instrument d’époque. Philippe Herreweghe pionnier des relectures historiques conquiert les sonorités étranges et familières, à la fois autobiographiques donc intérieures et aussi cosmiques soit flamboyantes, si spécifiques aux univers de Mahler, en assurant aux jeunes instrumentistes choisis du JOA Jeune Orchestre Symphonique, une approche très attendue des textures et étagements malhériens. A Saintes, lieu de résidence habituelle du collectif de jeunes musiciens, le travail se réalise sur une partition majeure du … XXème siècle. L’oeuvre date de 1889, ses espaces, horizons, perspectives qu’elle trace immédiatement, ainsi au diapason d’une subjectivité à l’échelle du cosmos, établissent de nouvelles règles qui abolissent les limites de l’espace, du temps, du son … en route pour la modernité complexe et si riche, captivante et vertigineuse du XXème siècle ! Concert incontournable. Grand reportage vidéo CLASSIQUENEWS.COM
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