LILLE, ON LILLE. PUCCINI : La Bohème, les 4 et 5 juillet 2024 (Festival les Nuits d’été). Nicole Car, Joshua Guerrero… Alexandre Bloch, Grégoire Pont

A ne pas rater

Jamais en manque d’un nouveau défi pour l’Orchestre National de Lille, et pour son ultime production comme directeur musical, Alexandre Bloch aborde l’opéra de Puccini La Bohème (1896), dont la partie orchestrale est, propre aux ouvrages du compositeur italien, particulièrement exposée et motrice. C’est à l’orchestre que revient l’évocation très réaliste du Paris bohème celui des années 1850 (Murger publie son roman source en 1851),…. Le compositeur soigne autant la profondeur et la justesse de chaque situation individuelle que le souffle des tableaux collectifs,

 

… dans une conception spécifique à son génie, littéralement cinématographique. En cela Puccini a très bien saisi l’esprit du texte de Murger : ses « Scènes de la Vie de Bohème » sont moins un roman que des études (à la façon de Balzac), découpées en séquences, comme les feuilleton d’une série à paraître dans un quotidien.

 

OPÉRA RÉALISTE : ETUDES PSYCHOLOGIQUES
Fidèle à lui-même, Puccini soigne le réalisme quasi topographique de chaque ACTE ; comme Il le fera dans TOSCA (5 années plus tard), où l’action se déroule dans des lieux bien définis et immédiatement identifiables c’est à dire emblématiques de Rome, le Paris de La Bohème, s’inspirant du roman originel d’Henri Murger, s’inscrit pareillement dans plusieurs sites désormais associés au romantisme misérabiliste parisien. Puccini y inscrit l’action dans les années 1830. Cet esprit bohème aujourd’hui à la mode mais à l’époque de l’action, synonyme de dénuement et de pauvreté. Ainsi dans le sillon tracé par Murger, La bohème est un état social transitoire (ou pas) qui peut déboucher sur la reconnaissance (« l’Académie ») ; sur la maladie (« l’Hôtel-Dieu ») ou la mort (« la Morgue »). Au delà des risques et épreuves encourus, la Bohème est un hymne bouleversant à la jeunesse, fragile mais dans l’espérance. Voire maudite et condamnée car c’est le destin tragique de Mimi qui en fait un opéra certes réaliste mais aussi pathétique.

Charpentes frigorifiques ou mansarde collective et insalubre à Montmartre où vit le poète Rodolfo ; Café Momus près du Louvre où Rodolfo, Marcello le peintre, Schaunard et Colline le philosophe, quatre artistes bohème se retrouvent… le Quartier Latin ; sans omettre la Barrière d’Enfer sous la neige qui est la cadre (glaçant) des amours éprouvées de Rodolfo et Mimi (au 3è tableau), quand Mimi malade de la tuberculose cherche Rodolfo chez Marcello…

Chaque tableau est désormais visuellement  inscrit dans l’imaginaire et la musique qui lui est attachée, en exprime la réalité la plus crue : ce réalisme est même au cœur du sujet. L’amour de Rodolfo pour Mimi triomphe à la fin du premier tableau et le sublime duo d’amour qui se termine hors scène (O soave fanciulla…), promis à une inéluctable évaporation, comme si la misère avait raison de tout. Pour contraster avec le couple douloureux principal, Puccini met en miroir celui plus extraverti de Marcello et la riche Musetta …. Qui même s’il ne cesse de se quereller, se rabiboche toujours. Dans leur cas, l’amour semble inoxydable et plutôt abonné à des péripéties sans fin …

 

Opéra d’été
PUCCINI : LA BOHÈME

Jeudi 4 juillet 2024 — 20h
Vendredi 5 juillet 2024 — 20h
Lille, Nouveau Siècle
AUDITORIUM JEAN-CLAUDE CASADESUS
± 2h30 avec entracte

RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site de l’Orchestre National de Lille : https://www.onlille.com/saison_23-24/concert/les-nuits-dete-2024/

 

 

 

BREF SYNOPSIS… Paris, par un hiver glacial. Quatre amis sans le sou mènent une vie de bohème où seuls l’amour et l’art réchauffent les cœurs : ceux de Rodolfo et Mimi, de Marcello et Musetta et de leurs compagnons d’infortune.

Proche de la mouvance vériste, Puccini met en musique une histoire universelle où chaque auditeur peut s’identifie aux personnages à la fois ordinaires, tendres, résilients. Amour, humour, amitié… Par sa grande justesse émotionnelle et la séduction de son orchestre, La Bohème est œuvre lyrique inoubliable, avec Tosca, l’opéra le plus joué au monde…

Sous la direction d’Alexandre Bloch, un casting très solide relève les défis d’une partition exceptionnelle, aux côtés des musiciens de l’Orchestre National de Lille, accompagnés du London Philharmonia Chorus et du Jeune Chœur des Hauts-de-France.

Grâce à la création d’un univers visuel original de Grégoire Pont projeté en direct, l’immersion dans le Paris de la Belle époque offre un spectacle immersif, une nouvelle expérience sonore et visuelle à vivre à Lille et nulle part ailleurs.

 

PUCCINI : La Bohème

Alexandre Bloch,  Direction
Grégoire Pont,  création visuelle

Nicole Car (Mimi), Soprano
Joshua Guerrero (Rodolfo), Ténor
Andrea Carroll (Musetta), Soprano
Thomas Doliè (Marcello), Baryton
Marc Labonnette (Benoît / Alcindoro), Baryton-basse
Edwin Crossley-Mercer (Colline), Baryton-basse
Abel Zamora (Parpignol), Ténor
Francesco Salvadori (Schaunard), Baryton

Philharmonia Chorus
Jeune Chœur des Hauts-de-France

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

OPÉRA de RENNES : programmation spéciale été 2024 – jusqu’au 17 juillet 2024. Carmen, « Ça vous dérange », concert des étoiles au clair de lune…

A l’instar des grandes institutions musicales en France, (telle l’Orchestre National de Lille et son festival lyrique estival «...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img