mercredi 23 avril 2025

Louis Spohr: 150 ans après… biographie France Musique, du 7 au 11 septembre 2009 à 13h

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Louis Spohr
(1784-1859)

France Musique
Grands Compositeurs
Spohr, 150 ans après

Du 7 au 11 septembre 2009 à 13h

Quand meurt Louis Spohr, en 1859, (né quelques 75 années plus tôt en 1784), Richard Wagner achève la composition de Tristan und Isolde.
Entretemps, le musicien a pu approcher Beethoven, Schubert, Berlioz. Il
est donc contemporain d’une époque qui voit l’évolution du paysage
européen, du clacissicisme viennois, à l’essor des romantiques tels
Schumann, Mendelssohn, Chopin auxquels il survit, sans omettre,
l’avènement de la musique de l’avenir, incarnée par Liszt et surtout
Wagner. Il a pu observer la comète Rossini, feu embrasé qui s’éteint
après son Guillaume Tell de 1829. Alors, Spohr, classique ou
romantique? La question taraude les habituels amateurs, avides
d’attribuer des étiquettes au risque de marteler des schématismes. En
soulignant son tempérament enclin à la tendresse et à la rêverie,
tout amateur reconnaîtra le talent voire le génie d’un homme de transition, sachant accompagner les tendances permanentes du goût à son époque. Le profil (Biedermeier) de Spohr l’a rendu inclassable donc méprisable des historiens pressés…

Or,
Spohr fut en son temps unanimement célébré. Aux facettes d’un talent
multiple (violoniste, chef d’orchestre, professeur), l’homme ajoute une
activité de compositeur (presque 300 partitions) et complément propice
à le rendre plus vivant, des Mémoires captivantes sur son
ordinaire et son époque (tenues jusqu’en 1838).

Origines, foyer parental (favorable à
l’éclosion de ses dons précoces comme violoniste), ascension et
reconnaissance (Cour de Brunswick, Cour de Gotha, Cassel), voyages
(Italie, Russie, France…), découvertes (Mozart, Grétry, Beethoven,
Cherubini…), mariage avec Dorette (née Scheidler)… la vie du musicien éclaire un pan entier de la création entre classicisme et romantisme, bornes qui peuvent en définitives s’appliquer aussi aux deux génies précoces que sont Mozar et Haydn…

Musique de chambre,
symphonies, opéras, oratorios (dont « Das Jüngste Gericht« , le
Jugement dernier, pour l’anniversaire de Napoléon en 1812), l’héritage de Spohr offre un catalogue d’autant plus passionnant qu’il
est inconnu et qu’il met en parallèle son style, avec les modèles
incontournables que sont Mozart, Haydn, Beethoven. Parmi de véritables
découvertes, citons son Faust, créé par Weber, à Prague en 1816, la ville qui applaudit avant Vienne, le Don Giovanni de
Mozart, tout un symbole; son séjour parisien (à partir de 1820) pendant
lequel Cherubini sait lui réserver une oreille attentive et…
critique, puis celui de 1844 où il rencontre Auber, Halévy, Adam,
Berlioz…; la composition de son opéra Jessonda, créé en 1823 qui inaugure « une mise en musique continue » comme le fait au même moment Weber, pour son Euryanthe. C’est un dramaturge qui contemporain des premiers ouvrages de Wagner (Vaisseau Fantôme, Tannhäuser)
qu’il rencontre en 1846, partageant ses positions politiques, apportera
sa pierre à l’édifice du drame de langue allemande jusqu’en 1845, avec « Die Kreuzfahrer » (Les Croisés), créé à Cassel.
Une
place particulière est réservée tout autant, à la musique symphonique:
Spohr compose pas moins de 10 symphonies, dont toutes apportent une
contribution forte à la notion de « poétisation de la musique
instrumentale » si propre aux auteurs germaniques.

Illustration

Louis Spohr, autoportrait (pastel sur carton, 1808) DR

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