mercredi 23 avril 2025

Ludwig van Beethoven et le piano: portrait musical France Musique, du 11 au 15 mai 2009 à 13h

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Beethoven
et le piano


France Musique

Grands compositeurs
Du 11 au 15 mai 2009
à 13h

Clavier visionnaire

Beethoven (1770-1827) accompagne les évolutions esthétiques du classicisme au plein romantisme. Porteur de ce dynamisme révolutionnaire qui est à l’aube du XIXè, force de dépassement et d’innovation, le compositeur né à Bonn impose le nouvel instrument romantique par excellence, le pianoforte et le piano. Génie venu sur le tard – à 20 ans, il n’est encore qu’un débutant qui n’a pas encore donné toute l’étendue audacieuse de son inspiration, à peine remarqué de Haydn, son vieux maître à Vienne-, Beethoven forge cependant un nouveau langage, celui de la modernité.
Tout part de 1793 quand il arrive à Vienne pour y suivre l’enseignement de Haydn: il ne devait jamais plus quitter la capitale autrichienne. Très vite, c’est moins le compositeur que l’extraordinaire virtuose au clavier, comme improvisateur, qui comble les attentes du public viennois. Dès mars 1795, Beethoven s’impose ainsi sur la scène musicale. Or, le destin frappe très tôt et d’une toute autre manière que celle qu’on pouvait attendre: le compositeur est accablé par une surdité progressive qui commence dès … 1796. Dès lors, le créateur, au tempérament entier, passionné autant qu’autoritaire, se replie en une solitude souvent douloureuse. Pourtant cette faille intime où s’engouffre tout son être, se révèle extrêmement féconde sur le plan musical: le musicien peut édifier à l’orchestre et surtout au piano, son oeuvre fraternelle à l’adresse de l’humanité entière. L’ensemble de ses Sonates et aussi ses Concertos pour piano déclare sans ambiguïté l’affirmation d’une conscience musicale de plus en plus souveraine: dès 1797, Beethoven écrit dans son Journal pour lui-même: « … mon génie doit triompher!« .

En conclusion emblématique de son génie et comme un testament musical édifié au piano, soulignons l’importance des oeuvres pianistiques de la fin: les trois dernières Sonates pour piano opus 109, 110 et 111 (1820-1822), – véritable trilogie autobiographique-, les Variations Diabelli (1819-1923), enfin les 6 Bagatelles de l’opus 126, achevées en 1824, année miraculeuse qui voit la création de trois morceaux de la Missa Solemnis et de la Neuvième, en un seul concert mémorable (7 mai 1824).

Orgueil sublime sans lequel rien n’aurait pu être amorcé ni accompli, la puissance créatrice de Beethoven renouvèle l’écriture orchestrale, celle pour la musique de chambre et pour le piano. Son style s’impose non plus sur un plan strictement divertissant et décoratif (travers viennois) mais selon la direction nouvelle d’une affirmation individuelle et émotionnelle d’un maître-architecte, déterminé, parfaitement conscient de son talent comme de l’oeuvre qu’il doit accomplir. Formidable pianiste et compositeur non moins actif, Beethoven inaugure la lignée des conquérants de l’avenir.

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