mercredi 23 avril 2025

Ludwig van Beethoven Symphonie n°7 en la majeur, opus 92

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Une symphonie dyonisiaque qui voudrait « rendre l’humanité spirituellement ivre ».
Après la composition de la Sixème Symphonie (1808), Beethoven se laisse quatre années d’un répit tout relatif : s’il attend ce délai pour se remettre à la composition de la Septième (dès 1810), le compositeur compose le concerto pour piano « L’Empereur », la sonate « les Adieux« , les musiques de scène pour Egmont et les Ruines d’Athènes. La Septième est composée en mai 1812, créé le 8 décembre 1813, à l’université de Vienne sous la direction de l’auteur, lors d’un programme patriotique pour les soldats blessés pendant la bataille de Hanau, dont le plat de résistance était une autre oeuvre composée pour la circonstance par Beethoven, La Bataille de Vittoria. L’accueil fut immédiat et le deuxième mouvement, du fait de son pathétisme grandiose et humain si exaltant, bissé. Amples mouvements d’expression libre et exaltée, les épisodes de la Septième symphonie s’imposent par leur énergie rythmique. La vitalité du rythme est toute puissante : elle rappelle que Beethoven aimait comparer la musique et la vin de la vie : l’exaltation presque ivre y atteint un paroxysme assumée dans lequel le chant de la musique s’identifie à l’ivresse de Bacchus. Exalter les âmes, atteindre et élever les coeurs, « rendre l’humanité spirituellement ivre« . Tout en convoquant l’énergie des forces primitives, aucune autre symphonie n’a autant exprimé le désir et la volonté de dépassement. Après le pastoralisme suggestif de la Sixième, la Septième affirme la volonté de l’individu, l’énergie de la volonté. Elle apporte un contraste saisissant avec la Huitième, d’un esprit plus délicat, et que Beethoven, décidément immensément doué, composa quasiment dans la même période.

Quatre mouvements :
1. Poco sostenuto et vivace : Beethoven y introduit le premier mouvement proprement dit après une ample introduction, la plus longue jamais écrite. L’énergie rythmique donne son caractère à ce premier épisode.
2. Allegretto : Beethoven a écarté l’andante habituel pour cet allegretto, plus apte à maintenir le tonus rythmique. L’expression a changé : elle crée dans la continuité rythmique, un contraste de climat. Marche sombre, et même tragique. Le mouvement plut tant aux spectateurs des premières que l’ensemble du mouvement fut bissé traditionnellement. Nous ne sommes pas éloignés ici de la marche funèbre de l’Eroica. Le pathétisme héroïque de l’allegretto devait marquer profondément Schubert, en particulier dans sa symphonie en ut, dite la Grande, dont l’esprit champêtre et pastorale serait la contrepartie plus humaine de la machine ryhtmique, d’essence martiale, de la Septième beethovénienne.
3. Presto : retour à l’allant irrépressible du rythme qui dans ce mouvement atteint au plus près ce désir d’ivresse et d’exaltation.
4. Allegrio con brio : s’appuyant sur le Presto antérieur, l’allegro final renforce avec obstination, le pur sentiment d’exaltation, et même d’extase dyonisiaque. Ce mouvement exprime la pleine jouissance des forces vitales : c’est un hymne gorgé de vie et de nerf.

Durée indicative :
40 minutes

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