mardi 22 avril 2025

Maria Callas, Soprano. Portrait-HommageLes 30 ans de la mort. (1923-1977)

A lire aussi

Maria Callas
Soprano
(1923-1977)

Il y a 30 ans, le 16 septembre 1977, à Paris, Marias Callas rejoignait le firmament des divas éternelles. Tempérament de feu, vocalità éruptive, style plus expressionniste qu’angélique, la cantatrice a révolutionné l’art du chant lyrique. En plus d’être diva assoluta, « La Callas » fut aussi une femme dans son temps, épouse rangée et même sage élève de son mari/agent Giovanni Battista Meneghini dit « Tita », surtout amoureuse passionnée de Lucino Visconti, puis de l’armateur grec richissime Aristote Onassis, vivant dans une attente douloureuse, Pénélope au déclin tragique. La silhouette et le visage de l’interprète saisissent par leur magnétisme. En plus d’être une artiste accomplie, Maria Callas, portée par l’excellence de son art, était aussi une femme rayonnante, au charisme irrésistible. Star sur les planches, nouvelle icône des soirées de la Jet set, elle fut aussi une actrice admirable pour le cinéma.
Sur la scène comme dans la vie, Maria Callas incarne un idéal tissé de romantisme, de passion, d’ivresse, d’exigence… Ici, opéra et réalité se mêlent étroitement. Sa vie est un roman, son art, une exception déconcertante par son éclat et son génie. L’artiste nous éblouit par sa grâce, son intensité, sa beauté.
30 ans après sa disparition, le mythe Callas n’a pas faibli. En restant inégalée, la voix de la chanteuse demeure unique. D’une irrésistible et troublante vérité. Portrait-hommage. Pour commémorer sa disparition et souligner l’héritage de la diva, voici le fil de sa vie, cousu comme un roman qui est l’un de nos feuilletons de l’été 2007. Point aussi sur l’actualité de la cantatrice, puisque, pour le 30 ème anniversaire de sa mort, éditeurs de cd et de dvd annoncent déjà d’alléchantes rééditions dont quelques inédits, plus que recommandables…

1923-1947: Apprentissage et premiers succès

A Long Island, la jeune Maria souffre de n’être pas assez belle aux
yeux de sa mère qui lui préfère sa soeur aîné, Cynthia, rebaptisée
« Jackie »… un prénom qui lui fera encore de l’ombre au moment où elle
n’attendait que d’être épousée par Onassis… Pour l’heure,
radiophile, la jeune femme s’impose dans son cercle et vis à vis de sa
mère, en chantant les mélodies à la mode. Aucun doute, Maria a une
voix. Pour s’en convaincre, mère et filles décident de rejoindre la
terre familiale. En 1937, à 14 ans, Maria découvre la Grèce et le…
chant au Conservatoire d’Athènes…

1947-1957: De Fiorilla à Traviata

Sur la scène italienne qui s’ouvre à elle, la jeune Cecilia Sophia
Maria Anna a choisi de porter le nom nouveau de son père, Maria Callas.
A 24 ans, la jeune femme, à Vérone, fait deux rencontres qui lui seront
d’une aide précieuse pour le lancement de sa carrière. Tullio Serafin
est à l’époque l’un des chefs les plus célèbres du milieu lyrique.

1959-1963: Ulysse et Pénélope (Onassis/Callas)
Sur la scène de la Scala de Milan, en mai 1955, Maria Callas a non
seulement ébloui la salle par son éloquente présence scénique qui en
fait une actrice géniale, mais elle a fasciné tout autant par la
métamorphose de son propre corps. La jeune femme enveloppée d’hier, a
fait la place à une sirène élégante dont la beauté plastique, la
dignité royale, le maintien naturel sidèrent et captivent à présent
tous ceux qui l’approchent.

1965-1977: solitude et déclin
Les trois plus grands rôles de sa carrière (Norma, Traviata, Tosca, Lucia…), discographie (10 intégrales incontournables pour comprendre et connaître l’évolution de son métier). Si depuis qu’elle s’est donnée à Onassis (été 1959), la femme s’est
épanouie, radieuse et rayonnante, la diva Callas s’est tue peu à peu.
En 1961, quand le jeune Pavarotti débute sa carrière (à 26 ans, dans La
Bohème), Maria Callas a déserté les scènes lyrique: cinq pauvres
représentations pour toute l’année…

Actualité 2007 de Maria Callas: cd & dvd

Sélection en cours

Maria Callas, « Living and dying for art and love » par Steve Cole (1 dvd TDK. Steven Cole, 2003). A 40 ans, en 1964, à l’invitation de Franco Zeffirelli, Maria Callas accepte de revenir sur scène, sur les planches de Covent Garden pour « être » Floria Tosca. Plus qu’une interprétation forte et intense, « La Callas » alors au soir de sa carrière, tout en renouant avec un rôle qui la révéla au début de sa carrière, époustoufle par son humanité rayonnante, sa justesse scénique, par sa profondeur tragique. Le film réalisé pour le BBC en 2003 par Steve Cole dévoile sous le génie de l’interprète, le désarroi et la déchirure d’une femme qui échoua dans le combat pour la vie. Trahie, blessée puis solitaire, Maria Callas sur la scène comme dans la vie, fut une Tosca, entière et passionnée, qui vécut « d’art et d’amour », jusque dans ses derniers instants. Documentaire bouleversant.

Maria Callas, La Divina. A portrait par Tony Palmer (1 dvd Arthaus Musik. Tony Palmer, 1987). A un journaliste qui lui demandait « Allez vous à présent épouser Aristote Onassis? », Maria Callas qui venait de se séparer de son mari, Meneghini, répondit radieuse autant que mystérieuse: « Je ne peux répondre à cette question. Je suis une femme libre aujourd’hui ». Or la femme éprise à en mourir du riche armateur grec ne souhaitait qu’une chose, l’épouser. Elle attendra longtemps sa demande car Onassis, ne lui fit jamais la déclaration attendue, préférant épouser finalement Jackie Kennedy. Maria Callas ne s’en remit jamais, blessée par cet abandon terrifiant, elle qui avait toujours chanté pour obtenir l’amour de sa mère, de Meneghini, de son public…
Femme libre peut-être dans ses rêves quand elle pensait que la célébrité allait exaucer tous ses désirs. Femme libre assurément pas dans sa vie: femme comblée qui découvrit l’amour à partir de sa rencontre avec Onassis, elle resta enchaînée à cet amour hélas non partagé…

Editeur possédant la discographie la plus complète de Maria Callas, Emi classics réédite pour les 30 ans de la disparition de Maria Callas, un coffret cd double (avec un bonus vidéo de 12 mn), un dvd (avec un bonus inédit « Maria Callas in Rome, 1957 »): Maria Callas, The eternal (1 dvd Emi Classics, 2h26mn).

Télé

Arte
Dimanche 16 septembre 2007 à 9h
Maria Callas, Conversations (réalisation : Pierre-Martin Juban . 2007, 26 mn). Callas qui a décidé de mettre fin à sa carrière lyrique en juillet 1965, à l’âge de 42 ans, ne chantera plus en effet après sa prestation à Covent Garden, le 5 juillet 1965. Elle acceptait néanmoins de donner un entretien avec Pierre Desgraupes, quatre ans plus tard, le 20 avril 1969. Conception du métier, débuts avec Tullio Serafin, collaboration avec un homme dont elle fut amoureuse, Luchino Visconti… extraits de Norma (répétitions à l’Opéra de Paris, juin 1964), de Manon (avec Georges Prêtre, le 2 mai 1965).

Dimanche 16 septembre 2007
Maria Callas à Paris (réalisation : Pierre-Martin Juban. 2007, 43mn). Arte met en relief deux étapes clés de la carrière de la soprano lors de deux prestations parisiennes. 1958 : récital du 19 décembre. Débuts à Paris (35 ans), après le scandale causé à Rome par sa décision de ne pas poursuivre une représentation de Norma, après le premier acte. Devant la caméra, La Callas fait valoir ses immenses dons d’interprète, approfondissant la vérité et l’intensité psychologique de chacun des rôles choisi lors de ce gala de bienfaisance : Tosca, Leonora (Trouvère), Rosine… surtout Norma (Casta Diva…). Le rôle de Norma de Bellini devait être le dernier rôle chanté à Paris, sept ans plus tard en 1965. Le 2 mai de cette année, Callas est accompagné par l’Orchestre national de l’ORTF, dirigé par Georges Prêtre. Sept années ont passé. A l’époque où la diva chante Norma sur la scène de l’Opéra de Paris, dans la mise en scène de Franco Zeffirelli, elle choisissait ici d’aborder deux rôles extraits de La Somnambula (Bellini) et de Gianni Schicchi ( Puccini). Le 5 juillet de la même année, la cantatrice décidait après Tosca à Covent Garden de ne plus chanter sur une scène d’opéra.

Mezzo
Dimanche 16 septembre 2007 à 20h45
Maria Callas, Living and Dying for Art et Love (réalisation: Steve Cole. 2003, 1h). Pour Callas, le rôle de Tosca reste avec Traviata et Norma, un aboutissement artistique exceptionnellement abouti. Le documentaire britannique de Steve Cole tout en parcourant la vie et la carrière de la Divina, s’intéresse en particulier à ses dons d’actrice, révélés dans Tosca. En plus d’être un rôle tragique et flamboyant taillé pour sa nature passionnelle, Tosca dévoile aussi l’identité de la femme amoureuse, blessée et même trahie, après que Onassis épouse Jackie Kennedy, quand Maria Callas pensait se marrier avec l’armateur grec… Passion, tragédie: de la scène à la vie, la figure de La Callas n’en sort que plus fascinante et mythique. Incontournable. Lire notre critique du dvd Maria Callas, Living and dying for art and love (1 dvd TDK). Rediffusions: le 17 à 13h45, 25 à 5h35, 27 septembre 2007 à 15h45, le 6 octobre à 16.

Arte
Mercredi 19 septembre 2007 à 20h40

Maria Callas, Assoluta (réalisation : Philippe Kohly. 2007, 98 mn). « Premier roman vrai » sur Callas : dans ce film récent écrit et réalisé par Philippe Kohly, Maria Callas parle d’elle-même, en particulier des deux rôles de sa vie de femme et d’artiste : l’amoureuse malheureuse, Traviata ; la prêtresse de l’opéra, Norma.Tout est dit par l’intéressée : « j’ai perdu mon corps, puis ma voix, puis Onassis… ». Le réalisateur qui a signé précédemment de nombreux portraits documentaires sur Matisse/Picasso, JacqueHenri Lartigue, Dalida, Barbara…, s’intéresse au mythe Callas où tout est exacerbé et sublime : solitude, génie, jeu scénique et voix d’opéra, magnifié par une présence et un tempérament tragique hors du commun. Nombreuses images d’archives.

Crédits photographiques
Maria Callas (DR)

Derniers articles

CRITIQUE, concert. CARACAS, Sala Simon Bolivar, Sistema, Dimanche 13 avril 2025. Orchestre Baroque Simon Bolivar, Bruno Procopio

Dimanche 13 avril 2025, dans la grande Sala Simón Bolívar du Centro Nacional de Acción Social por la Música...

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img