mardi 22 avril 2025

Max Lorenz: « le ténor d’Hitler ». Portrait Histoire, du 8 au 17 décembre 2008

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Max Lorenz

« le ténor d’Hitler »

Portrait inédit, 2008

Histoire
Lundi 8 décembre 2008 à 20h50
Le 13 décembre 2008 à 15h15
Le 14 décembre 2008 à 22h44
Le 17 décembre 2008 à 17h

Documentaire réalisé par Eric Schlz et Claus Wishmann (Allemagne, 2008. 53 mn, inédit).

Ténor inclassable

Carrure de dieu nordique, sens de la pose mais surtout chant impérial déployé sur un souffle sans limites, le ténor légendaire, Max Lorenz avait tout pour séduire la censure hitlérienne, toujours vorace à trouver (instrumentaliser) des icônes magnétiques pour sa propagande (Furtwängler et Richard Strauss, et d’une certaine manière Karajan, en firent les frais eux aussi…). Les nazis qui vouèrent un culte décuplé à l’opéra wagnérien, faisant de Bayreuth, le temple désigné du bon goût hitlérien s’emparèrent très vite de la silhouette et du charisme de Lorenz, enthousiastes à l’idée de voir en lui, la nouvelle incarnation aryennisée de Siegfried.
Or l’homme ne correspondait pas à l’image qu’on voulut lui faire porter. Il était l’époux d’une juive et surtout défraya la chronique mondaine par ses coups d’éclats en tant qu’homosexuel assumé. Bien que rapidement diabolisé par Goebbels, nouveau sujet comme beaucoup d’autres artistes musiciens de l’inquisition hitlérienne, Max Lorenz n’en poursuivit pas moins sa carrière à Berlin et à Bayreuth, et même à New York, suscitant partout où il paraît le délire du parterre…

Voix énergique, stature tutélaire, Max Lorenz en plus de son engagement autoritaire continue d’être admiré par tous les grands interprètes allemands d’aujourd’hui, comme en témoignent René Kollo ou Dietrich Fischer-Dieskau… Le mythe aurait-il débordé la réalité? Auourd’hui son style nous paraît carré, droit, moins nuancé que nos attentes actuelles, mais le profil altier et la superbe télégénique de l’auguste ténor continue de nous subjuguer.

Illustrations: Max Lorenz (en compagnie du chef Wilhelm Furtwängler, pendant les répétition de Tristan und Isolde de Wagner en 1935, avec la soprano Anny Konetzni.

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