jeudi 24 avril 2025

Mendelssohn/Balanchine: A midsummer night’s dream Mezzo, du 30 décembre 2007 au 19 janvier 2008

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Mendelssohn/Balanchine
A midsummer night’s dream, 1962

Mezzo
Le 30 décembre 2007 à 20h45
Le 31 décembre 2007 à 13h45
Le 8 janvier 2008 à 3h45
Le 10 janvier 2008 à 15h45
Le 19 janvier 2008 à 15h45

Le russo-américain Georges Balanchine attendit 58 ans pour adapter A midsummer night’s dream de Mendelssohn en ballet. Le 17 janvier 1962 au New York City center of music and drama, le spectacle en deux actes (quand Britten compose son opéra en 1960 en trois actes), et 6 tableaux se dévoile devant le parterre: Balanchine a complété la musique de scène de Mendelssohn par ses ouvertures, Athalie, La Belle Mélusine, la première nuit de Walpurgis et sa symphonie pour cordes n°9. Succès immédiat auprès d’un public, plutôt familial, déjà conquis par les prouesses esthétiques du maître de ballet. Présentée en 2003 sur la scène scaligène, la production est ici enregistrée en février 2007.

Avant Balanchine, Petipa (1876) puis Fokine (1906) s’étaient déjà intéressés au sujet shakespearien. Mais Balanchine marque une rupture dont la modernité explique que la production fait encore belle figure aux côtés de celles plus contemporaines signées Hans Spoerli (1975), ou John Neumeier (1977). Plus que le sujet et son onirisme sensuel et surréaliste, Balanchine se concentre surtout sur la musique de Mendelssohn. Tout en brossant un portrait parfaitement individualisé de Puck, le sbire d’Obéron, Obéron lui-même et la reine Titania, le chorégraphe opère une fusion réussie entre ballet et pantomine tout en soignant, trait spécifique, l’extrême élégance du style dansé. Danse classique et pantomine, registre noble et plébéien, se retouvent même lors du pas de deux entre Bottom déguisé en âne et la Reine Titania qui s’en est éprise. Mercure malicieux, agent de l’action et de ses conséquences catastrophiques, Puck compose avec Obéron, un duo fascinant.

En star incontestée du ballet, le souverain Obéron, Roberto Bolle, montre qu’il n’usurpe pas son statut d’étoile de la Scala: port princier, élégance, style, fluidité acrobatique des mouvements: il restitue au personnage capricieux mais impérial d’Obéron, sa stature onirique et expressive. Les fans le retrouveront aussi dans la production également scaligène d’Aïda de Verdi sous la direction de Riccardo Chailly (Decca)… En somme parce qu’aux côtés de Bolle, les autres danseurs progressent plus qu’honnêtement dans cette rêverie qui tient de l’extase, de la folie et de l’envoûtement grâce aux charmes d’une nuit surprenante. Le passage de la pure féerie, dans les bois, jusqu’au retour à l’ordre, à la cour de Thésée et d’Hippolyta, se réalise avec une maîtrise continue. Magnifique spectacle.

Félix Mendelssohn (1809-1847): A midsummer night’s dream
Ballet en deux actes, chorégraphie de Georges Balanchine, 1962. Avec Titania: Alessandra Ferri, Oberon: Roberto Bolle, Puck: Riccardo Massimi, Bottom: Camillo Di Pompo… Irina Kapanadze, soprano. Ketevan Kemoklidze, mezzo. Corps de ballet, choeur et orchestre de la Scala de Milan, Nir Kabaretti, direction.

Crédit photographique: Roberto Bolle (DR)

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