française, l’opéra interdit qui influença Napoléon, Adrien de Méhul
(1799) renaît ce soir à Budapest (Palace of Arts, 19h30)…
pour raisons politiques par le Comité de salut public en 1791,
l’opéra de Méhul vante la magnanimité d’un empereur romain dans lequel
Bonaparte se reconnaîtra volontiers en 1799. L’œuvre oscille entre
héroïsme guerrier et délicatesse amoureuse, les composantes de ce
style « révolutionnaire » encore aujourd’hui spectaculaire.
n’a pas encore été bien observé ; c’est celui qui précède
le développement des grandes passions […]. Plus les
peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague
des passions augmente. »
C’est peut-être bien le Chateaubriand « méditant sur les ruines de
Rome », peint par Girodet en 1809, qui ressentit pour la première fois
cette fissure entre l’esprit classique et l’âme romantique. Y avait-il
plus beau dialogue possible qu’entre cette Atlantide d’un temps révolu
– Rome – et ce nouvel astre scintillant – Paris – qui convoquait sans
ordre les plus grands artistes de l’Europe entière ?
l’Empire romain, de sa grâce comme de ses violences (Symphonie
italienne de d’Indy), la musique française retiendra l’évocation de son
histoire (Symphonie « Urbs Roma » de Saint-Saëns), de ses vestiges (Les
Derniers Jours de Pompéi de Joncières, Herculanum de Félicien David)
et de ses figures tutélaires (Le Triomphe de Trajan de Lesueur, Marco
Curzio de Halévy, Néron de Lalo, Spartacus de Saint-Saëns, Titus et
Bérénice de Rita Strohl). Quelques années après que Méhul eut
recomposé son Adrien (1799) à l’image de Bonaparte, Victor Hugo allait
faire de Paris une Rome moderne, et de Napoléon un nouvel Auguste :
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l’empereur brisait le masque étroit. »
Victor Hugo, Les feuilles d’automne

au chapitre « grandeur de Rome » de sa thématique « Antiquité, mythologie
et romantisme »… festival événement à l’affiche à Venise à partir du 22
septembre 2012
Étienne-Nicolas MÉHUL (1763-1817)
Adrien (1799)
(version de concert)
Orfeo Orchestra. Purcell choir. György Vashegyi, direction
Philippe Do, Adrien
Gabrielle Philiponet, émirène
Jennifer Borghi, Sabine
Philippe Talbot, Pharnaspe
Marc Barrard, Cosroès
Nicolas Courjal, Ructile
Jean Teitgen, Flaminius