mercredi 23 avril 2025

Murray Perahia, piano. Portrait France Musique, du 23 au 27 novembre 2009 à 14h30

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Murray Perahia
piano

En novembre 2009, sur les traces d’Edwin Fischer ou de Landa Landowska, Murray Perahia, ex disciple de Mieczyslaw Horszowski et proche de Vladimir Horowitz, relit Bach avec la grâce des enchantés. Le pianiste américain (né à New York le 19 avril 1947) revient à ses racines profondes quand obligé à l’étude dans le silence, il étudiait et analysait encore et encore à Londres (dans les années 1990), les partitions du divin Bach: aujourd’hui capable, de ses deux mains retrouvées, de jouer comme jamais, Murray Perahia publie la suite des Partitas du grand Jean-Sébastien (1 cd Sony classical). Une nouvel absolu pianistique porté par une conscience interprétative désormais indiscutable.

Au coeur de la musique
L’interprète qui s’est imprégné de l’intérieur de la musique baroque, semble toujours questionner le flux de l’écriture: où va la musique? Quel sens lui donner? Comment structurer le discours sans en perdre la vie? C’est une immersion dans le mouvement des tonalités qui structurent les partitas et dont la polyphonie et l’harmonie témoignent, en surface. Lecteur des textes explicatifs dans ce sens du viennois Heinrich Schenker, Perahia sait suivre le cheminement sousjacent de l’écriture: il en révèle la perfection inventive, celle d’un Bach, génie créatif et d’une liberté enfantine. Mais plutôt qu’une analyse froide et distanciée, le pianiste captive car il restitue les pulsions du sang, le réseau des artères qui diffuse la vie. Son jeu est d’une limpidité organique. Avec une digitalité qui retient et relâche, se concentre puis éblouit, alterne ombre et lumière… la réflexion qu’apporte le musicien sur l’oeuvre, éclaire sa perfection et son activité internes.
D’une danse à l’autre (Allemande, Sarabande, Partita…), s’écoule la même vitalité en un écoulement cohérent et unitaire qui est en lien direct avec la personnalité fougueuse et déterminée de Bach. Plus que précipité sur des tempi pressés, Perahia préfère l’acuité du geste, l’intensité de la profondeur. Pour chaque épisode, le pianiste saisit l’affect et le caractère spécifique de chaque partition. Il en rétablit le relief et la ciselure de chaque nuance. Son rubato expressif, naturel est au diapason du coeur.


Grandes Figures
France Musique

Du 23 au 27 novembre 2009 à 14h30

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