mardi 22 avril 2025

Olivier Debré, Carolyn Carlson: Signes (1997) France 3, samedi 14 juillet 2007 à 1h45

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Signes
Olivier, Debré, Carolyn Carlson

France 3
Samedi 14 juillet 2007 à 1h45

Ballet. Réalisation: Denis Caïozzi. Enregistré à l’Opéra Bastille de mars à avril 2004
Décors: Olivier Debré. Chorégraphie: Carolyn Carlson. Musique: René Aubry

Victoire des signes

Ici, la danse est née dans le prolongement de la peinture. Le projet du Ballet Signes a été conçu tout d’abord dans l’imagination du peintre Olivier Debré. Les signes dont il est question sont des lignes monumentales esquissant un sourire comme le titre du premier des sept tableaux le laisse imaginer « Signe du sourire »… puis, la grammaire des traits se décompose, crée sa propre action grâce au concours des corps en mouvement dans un espace onirique enchanteur et captivant dont les titres à nouveau évoquent des destinations imaginaires: « Monts de Guilin », « Les moines de la Baltique », « L’esprit du bleu », « Les couleurs de Maduraï »… Enfin, comme une célébration collective ritualisée par une messe secrète, chacun des danseurs arbore la vitalité d’un signe, marquant dans l’espace une danse de cercles ou des signes concentriques dans le tableau final qui marque la « Victoire des signes« .
Hier, Picasso/Derain. En 1997, le duo Debré/Carlson présentait le fruit de ses séances de collaboration parfois houleuses, les deux créateurs n’étant pas très accommodants l’un vis à vis de l’autre. A l’instigation de la directrice de la danse de l’Opéra de Paris, Brigitte Lefèvre, (sur l’idée initiale du peintre), la chorégraphe adulée des parisiens, Carolyn Carlson acceptait de travailler d’après les esquisses picturales du plasticien. Ils ont produit l’un de spectacles les plus hypnotiques conçus sur la scène chorégraphique de la Maison parisienne. L’onirisme des décors, la pose d’une élégance altière et d’un humour léger des danseurs offrent un spectacle total qui dix ans après sa création, n’a rien perdu de son esthétisme ni de sa magie. La musique de René Aubry ajoute à la fascinante eurythmie des sept tableaux: le compositeur avait d’ailleurs remporté une Victoire de la musique pour la bande musicale enregistré du ballet « Signes »: un joyau. Quant au langage de la danse, la grammaire de Carlson est toujours aussi extatique et lumineuse comme un immense sourire: pas de limite dans l’imagination esthétisante de la chorégraphe née sous le signe du poisson: être de l’eau coulante, plurielle, évanescente; féline et de feu aussi, comme un jaillissement unique et singulier, celle qui vécu et travaillé au bord des lacs finnois, sur les eaux de Venise, contemple la beauté du monde pour nous l’enseigner. C’est de loin l’un de ses meilleurs spectacle… Incontournable.

Crédit photographique
Ballet Signes lors de sa reprise en 2004 sur la scène de l’Opéra Bastille

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