En décembre, l’ONPL Orchestre National des Pays de la Loire nous propose un fabuleux voyage, grâce aux enchantements sonores de Maurice Ravel. Rien n’égale au début du XXè, la science raffinée de l’orchestrateur génial, sa maîtrise des couleurs, sa fascination pour les timbres habilement et suavement associés…
Ainsi en témoignent deux partitions parmi les plus sensuelles : La Pavane, où une jeune infante du Siècle d’or espagnol danse dans la salle d’un château fort ; et Ma mère l’Oye qui convoquant le pays des Contes de Perrault, fascine par sa subtilité comme son éclat liés à l’enfance et à la pure poésie.
En complément de ces deux joyaux de féerie française, le chef Bastien
Stil dirige une partition classique, elle aussi tissée dans une trame raffinée, élégantissime : la Symphonie n°85 de Joseph Haydn (la symphonie préférée de la reine Marie-Antoinette). Autre temps fort du programme, la création mondiale du Concerto pour piano du compositeur angevin François Meïmoun. Engagée pour la musique de son temps, la pianiste Vanessa Wagner, dédicataire de l’oeuvre, en exprime l’imaginaire personnel et puissant, d’autant plus opportun en terre ligériennes, qu’elle est inspirée des tapisseries de l’Apocalypse d’Angers.
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Orchestre National des Pays de la Loire / ONPL
LES SABLES D’OLONNE ● ANGERS ● NANTES
VANESSA WAGNER, piano
BASTIEN STIL, direction
Samedi 2 décembre 2023, 20h45
Les Sables d’Olonne / Les Atlantes
Dimanche 3 décembre 2023, 17h
Angers / Centre de Congrès
Mardi 5 décembre 2023, 20h
Nantes, La Cité des congrès
RÉSERVEZ directement vos places sur le site de l’ONPL
ORCHESTRE NATIONAL DES PAYS DE LA LOIRE :
Programe
Maurice Ravel (1875-1937) : Pavane pour une infante défunte
Joseph Haydn (1732-1809) : Symphonie n°85 « La Reine »
François Meïmoun (né en 1979) : Concerto pour piano (création mondiale) – Vanessa Wagner, piano
Maurice Ravel (1875-1937) : Ma mère l’Oye
Bastien Stil, direction
ENTRETIEN
ENTRETIEN avec François MEÏMOUN, à propos de la création de
son Concerto pour piano par l’Orchestre National des pays de la Loire et Vanessa Wagner – Dans son Concerto pour piano créé le week end prochain, François Meïmoun s’inspire de la Tapisserie de l’Apocalypse à Angers : cycle fort révélé à l’âge de 7 ans, et qui suscite une partition très personnelle au centre de laquelle rayonne les cuivres et les percussions ; et dans l’écriture, un habile dialogue entre le lyrique et le rythmique. C’est une œuvre « rouge », qui n’est pas une fin. Marqué par l’espérance et la transformation, elle invite à une inoubliable expérience musicale. Explications. Photo François Meïmoun © Ferrante Ferranti
CLASSIQUENEWS : En quoi votre œuvre s’adapte-t-elle parfaitement à la sonorité de l’Orchestre National des Pays de La Loire ?
François Meïmoun : J’ai découvert la musique symphonique, enfant, avec l’Orchestre national des pays de la Loire. Je me souviens avoir entendu une symphonie de Mahler qui m’avait beaucoup impressionnée même si le vocabulaire m’était encore inconnue. J’ai en mémoire les sonorités des cuivres, famille instrumentale au centre de la création de dimanche. Pour être plus précis, le concerto met en avant deux familles : les cuivres et les percussions. Le piano soliste contient à la fois la dimension lyrique des cuivres et la dimension rythmique des percussions. Cette oeuvre a été véritablement composée pour cet orchestre et pour cette soliste en particulier.
CLASSIQUENEWS : Comment se développe le dialogue entre le piano soliste et l’orchestre ? Selon quel cheminement ?
François Meïmoun : Le piano est à la fois soliste, chambriste et tuttiste. Il passe de l’un à l’autre sans que nous puissions nous en apercevoir. Il est en quelque sorte l’acteur de l’apocalypse et en même temps le regard posé sur la Tapisserie, déployée par tout l’effectif orchestral. Coexistent dans cette oeuvre, le lyrisme et la vie rythmique constante. Ils ne sont pas opposés. Ils vivent ensemble.
CLASSIQUENEWS : Quels sont les éléments de la Tapisserie de l’Apocalypse que vous avez retenus dans la composition, et comment se manifestent-ils dans la partition ?
François Meïmoun : J’ai découvert la Tapisserie à l’âge de sept ans lors d’une sortie scolaire. J’en garde un souvenir très fort, particulièrement des couleurs rouges. Je les ai encore en mémoire. Je n’ai pas voulu revoir physiquement les tapisseries. J’ai composé avec cette impression en tête. Mais je laisse à chacun la liberté d’interpréter la mise en musique de cette impression.
CLASSIQUENEWS : Avec Vanessa Wagner, qu’avez-vous travaillé spécifiquement pendant les répétitions et la mise en place ?
François Meïmoun : Vanessa Wagner a très bien compris et senti la dimension lyrique de l’oeuvre. Son regard est juste. Il est emprunt à la fois de sa pratique des œuvres du répertoire et des créations qu’elle donne très régulièrement.
CLASSIQUENEWS : Quelle expérience souhaitez-vous que les spectateurs vivent à l’écoute de votre partition ?
François Meïmoun : L’apocalypse n’est pas une fin. Elle est une transmutation, une métamorphose, un devenir. L’oeuvre est rouge. Elle n’est pas noire. Olam signifie à la fois monde et éternité. Le projet est vaste. Mais il est celui qui m’a accompagné tout au long de la composition.
Propos recueillis en novembre 2023
Photo François Meïmoun © Ferrante Ferranti
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