jeudi 24 avril 2025

Opéra de Versailles: inauguration France 3, vendredi 20 novembre 2009 à 00h10

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Opéra Royal
de Versailles

France 3
Vendredi 20 novembre 2009 à 00h10

Magazine: Toute la musique qu’ils aiment… Documentaire et concert réalisé lors de la soirée inaugurale de l’Opéra de Versailles, le 21 septembre 2009.

Opéra restauré

Restauré, remis en l’état pour être enfin une salle de spectacle digne des ors de la monarchie française, l’Opéra royal de Versailles, conçu par Gabriel à la fin du règne de Louis XV, renaît depuis septembre 2009. La salle souhaitée par Louis XIV qui faute de finances dût se satisfaire d’installation provisoires -alors que partout était joué et chanté la tragédie en musique, apport majeur de son règne-, est réalisée par… Louis XV. Pour le mariage du Dauphin, futur Louis XVI, et de Marie-Antoinette, en 1770. L’état du volume, ses décors actuels se réfèrent à cet événement et à l’aspect de l’Opéra tel qu’il était pour les Noces et aussi au moment où la famille royale quitte le palais en 1789 pour n’y jamais plus revenir. La salle est plus vaste qu’il n’y paraît, proche de Garnier avec une capacité originelle de 1.000 personnes: aujourd’hui, 800 sièges accueillent les spectateurs.

Peut-être impressionnés par la grandeur et l’intimité somptueuse de l’Opéra, les révolutionnaires ne détruisent pas la structure mais martèlent les insignes et symboles de la royauté honnie. Au XIXè, la salle tendue de rouge, devient le lieu où se rassemblent les parlementaires; elle sera la salle des séances ordinaires des sénateurs (1871). L’installation d’une verrière zénitale finit par enfoncer la structure et compromet peu à peu l’équilibre du volume.
Dès 1957, une campagne de travaux retrouve l’état Louis XV: néoclassique et solennel. Ce n’est que pendant les travaux et la vague de restaurations de 2007-2009 que l’Opéra retrouve sa destination originelle, avec entre autres, le débétonage des coulisses, la remise aux normes de sécurité, l’enlèvement des moquettes, la remise en fonctionnement des machineries des dessous de scène (d’époque!, comme le petit Théâtre de la Reine en son domaine de Trianon, autre joyau XVIIIè)… qui restituent aujourd’hui à l’acoustique, une sonorité analytique: tout s’entend désormais, et les alliances de timbres peuvent enfin renaître avec l’éclat retrouvé du décor et des couleurs d’ensemble, où dominent l’or et le bleu roi.


Miroirs et illusion…

Ici, même si vous êtes chez le Roi, le matériau demeure le bois: économique mais peint comme du marbre. La structure décorative est elle-même une illusion à laquelle répond aussi les miroirs déposés sur tous les murs qui semés de girandoles, multiplient le volume et les perspectives à l’infini. Même les machineries des dessous sont structurées par une forêt de colonnes de chêne, autre lieu magique, ouvert aussi à la visite.

Notre avis sur le programme: les intervenants ont beau nous
asséner qu’il s’agit avec l’inauguration de l’Opéra royal, du retour
des lieux historiques au peuple et à la nation, voici un soirée
élitiste par excellence où la caméra capte l’arrivée des vip, glamour
et politiques, invités triés sur le volet pour assister en privilégiés
à la soirée inaugurale… (le premier ministre Fillion, le ministre de
la culture, Fréédric Mitterrand, mais aussi Bernadette Chirac et
Caroline Bouquet sont de la partie… accueillis par le président du
Château, Jean-Jacques Aillagon).
Saluons donc France 3 de nous faire partager ce moment musical qui
permet d’entendre les compositeurs favoris de Marie-Antoinette dont
évidemment Gluck (air d’Orphée et Eurydice par le ténor Richard Croft).
Les Musiciens du Louvre jouent aussi dans le programme originel, la
Symphonie de la Reine de France n°85 (non diffusée dans le
documentaire) qui est pour Marc Minkowski, le comble de l’élégance en
particulier par son air (chanson populaire) du 2è mouvement; noblesse
et féminité, l’alliance emblématique du règne de celle qui sera bientôt
guillotinée…
Saluons, la fureur d’Ellettra (d’Idomeneo de Mozart) défendue par
Mireille Delunsch, soprano familière des projets de Minkowski. En guest
star, le baryton mozartien, Bryn Terfel chante Don Giovanni et
impertinence dans le théâtre des Bourbons, l’air de Figaro des Noces de
Mozart.
Le geste du chef est souvent lourd et asséné, plus démonstratif et
forcé que vraiment subtil. Même si Richard Croft aborde Idoménée de
Mozart avec une vaillance nerveuse décuplée, son français, ports de
voix et contorsions à l’avenant, manque singulièrement de simplicité:
autant de maniérisme ampoulé aurait-il plu à Gluck, ambassadeur d’un
opéra allégé, efficace, simple et direct? Dommage pour un lieu éclatant
qui a regagné une acoustique améliorée, à la fois réverbérée et
analytique.
Le documentaire qui précède le concert inaugural diffusé en deuxième
partie du film, mérite l’attention: vous y verrez entre autres, les
fameux dessous de scène, forêt de poteaux de bois avec les machineries
toujours fonctionnelles, que le visiteur peut désormais contempler in
situ. Réfection majeure.

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