100 noms de l’Amour
Jean-Louis Agobet
Caroline Marçot
Le 1er février 2007 à 4h50
Le 3 février 2007 à 9h45
Concert enregistré à l’été 2002 pendant les Nuits du festival de la Méditerranée à Tanger.
Avant l’Amor Brujo (l’amour sorcier de Manuel de Falla) abordé en dernière partie de ce concert, les jeunes instrumentistes d’origine méditerranéenne de l’OJMED, sous la direction assez neutre de Roland Heyrabedian, interprètent plusieurs partitions de compositeurs contemporains, d’une remarquable intensité dramatique. La tenue de l’orchestre des Jeunes se montre à la hauteur de pièces qui exigent beaucoup des couleurs et des instrumentistes : travail sur la texture, éclairant les intentions souterraines de textes denses et expressifs (dommage que la traduction française n’accompagne pas la captation du concert), chaque oeuvre réclame un effectif ambitieux.
Les deux pièces de Caroline Marçot (L’édit du Papillon, puis Ghazal) demandent un choeur et des solistes de premier plan afin de projeter l’incantation des poèmes. De son côté, Jean-Louis Agobet, présent dans le salle, a composé avec « Folia », une partition d’une subtilité de timbres remarquable. Né en 1968, le compositeur français est l’une des personnalités les plus intéressantes de l’écriture française contemporaine. Son concerto pour cor sera créé à Avigon en 2007. Il est compositeur associé à l’Orchestre des Pays de Savoie pour l’année 2007.
Il y a certes sous le feux de la rampe internationale, l’orchestre de Daniel Barenboïm, le West-Eastern divan orchestra ; mais il y a surtout sur la scène hexagonale, l’initiative française de l’Orchestre des Jeunes de Méditerranée, qui offre un discours pacificateur par la musique entre les nations méditerranéennes antagonistes. A l’été 2006, les sessions de l’orchestre ont du être annulées au dernier moment, à cause de la guerre au Liban. Saluons le courage de ce projet qui défend depuis 1984, l’idée d’une musique civilisatrice et fraternelle dans les régions les plus touchées par la barbarie de la guerre. Lire notre entretien, en juillet 2006, avec Christian Jacques, directeur de l’Orchestre des jeunes de la Méditerranée.
Crédit photographique
Jean-Louis Agobet (DR)