Orchestre des Pays de Savoie
Saison 2008 – 2009
Georg Friedrich Haendel
Le Messie, oratorio (1741)
Du 21 avril au 13 juin 2009
Sous le titre « éclaircies » (lueurs inattendues et miraculeuses de la Résurrection du Sauveur), l’Orchestre des Pays de Savoie ne pouvait manquer de fêter deux événements en 2009 : évidemment le 250ème anniversaire de la mort de Haendel
et la 90ème bougie du Cercle Philharmonique de Chambéry.
Pour 5 dates dont le programme marque un autre temps fort de la saison 2008-2009 de l’Orchestre savoyard, à l’impressionnante spiritualité s’ajoute, dans cet oratorio sacré qu’est Le Messie, toute la richesse du grand compositeur d’opéra Haendel, acquise à travers ses séjours de jeunesse en Italie (Venise, Florence, Rome) et sa connaissance de l’art choral en Angleterre.
5 dates pour Le Messie
Seynod (74)
Mardi 21 avril 2009 , Auditorium 20h dans le cadre du Festival de la Voix
Chambéry (73)
Samedi 25 avril, Espace Malraux à 19h30
Davézieux (07)
Mardi 28 avril, Espace Montgolfier à 19h30
Oyonnax (01)
Jeudi 30 avril, Centre culturel Aragon à 19h30
Saint-Antoine l’Abbaye (38)
Samedi 13 juin, Eglise abbatiale à 20h
1. Prophétie, naissance et ministère du Christ
2. Passion et résurrection du Christ
3. Méditation sur le mystère de la Rédemption
Chœur d’oratorio du Cercle Philharmonique de Chambéry
Solistes du CNSMD de Lyon :
Laure Dugué, mezzo-soprano
Julien Behr, ténor
Guillaume Olry, baryton-basse
Orchestre des Pays de Savoie
Fabrice Perrier, direction
vidéo

visionner notre film: présentation de l’Orchestre des Pays de Savoie (fondé en 1984). Entretien avec
Graziella Contratto, directrice musicale jusqu’à la fin de la saison 2008 – 2009, avec le corniste
Sandro Faita. Répertoire, fonctionnement, sonorité et missions de l’Orchestre des Pays de Savoie.
Formé d’un vingtaine d’instrumentistes employés à temps partiel,
l’Orchestre des Pays de Savoie est l’une des rares phalanges
hexagonales à assurer dans les territoires, loin des métropoles, la
diffusion de la musique auprès de tous les publics.
Le Messie

La partition au titre salvateur est l’un des chefs d’oeuvre de la musique sacrée baroque et aussi dans la vie de Haendel, la source d’un renouvellement puissant, l’étape qui scelle après un cycle d’échecs dans le genre de l’opéra seria (dont le dernier
Deidamia montre combien le théâtre italien ne plaît plus au public londonien), un nouvel essor musical. Il s’est tourné vers l’oratorio en langue anglaise: l’avenir est là. Son librettiste habituel, l’aristocrate anglican assez conservateur, Charls Jennens, sélectionne une série d’épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament afin de concevoir une trame autour du Messie. Haendel pourtant affecté par ses revers cuisants sur la scène lyrique, mais toujours en quête d’un jaillissement nouveau de l’inspiration pour conquérir une nouvelle audience, compose la partition du
Messie du 22 août au 14 septembre 1741.
Gloire dublinoise
C’est pourtant en Irlande que le musicien baroque redore son blason et retrouve une gloire jusque là émoussée. A Dublin, le compositeur trouve un accueil plus chaleureux qu’à Londres; il y organise aussitôt une série de répétitions. Le Messie est créé dans la cité dublinoise le 13 avril 1742. Dès la première très applaudie, les auditeurs admiratifs (700 billets vendus immédiatement) louent le « sublime, la grandeur, la tendresse » d’une partition parmi les meilleures du compositeur. Au regard de ce premier triomphe, Haendel organise à Dublin également, une seconde représentation le 3 juin.
Malédiction londonienne

Très engagé pour reprendre son poste de premier compositeur dans la capitale anglaise, Haendel entend reconquérir le public britannique, en particulier ces bourgeois bigots plus curieux de drames sacrés que les aristocrates qui avaient au début soutenu ses opéras seria. Le concert du 23 mars 1743 à Covent Garden est demi succès: Haendel est ébranlé, d’autant que Charles Jennens, son librettiste semble s’étonner de la musique qu’il ne trouve pas à son goût. L’affaire devient une catastrophique personnelle, et Haendel qui souhaitait redorer sa gloire, est traîné plus bas que dans ses pires cauchemars: il fait une attaque cérébrale. Incroyable ténacité du génie: deux années plus tard, Haendel fait programmer son oeuvre en 1745, avec d’ultimes aménagements… réglés par Jennens. A force d’opiniâtreté, le compositeur impose ses oratorios en langue anglaise, suffisamment pour s’offrir un Rembrandt en 1750 et payer l’orgue de la chapelle du Foundling Hospital (destiné à l’éducation des jeunes orphelins). D’ailleurs, jusqu’à sa mort, le compositeur fera donner chaque année au Foundling Hospital, une représentation de son
Messie, dont les bénéfices renflouent les caisses de la noble et charitable institution londonienne. Vertueux Haendel qui en recevant, sait aussi redonner…
CD
On ne saurait trop vous recommander la version de Paul McCreesh (à la tête des Gabrieli consort &players) avec des solistes de premier plan dont l’ineffable, intense et sobre Dorothea Röschmann, Susan Gritton, Bernarda Fink,… ( 2 cd Archiv).
Illustrations: l’Ascension par Raphaël, Georg Friedrich Haendel (DR)