Orchestre Philharmonique
de Nice
Concert d’ouverture
Mardi 15 septembre 2009
Concert d’ouverture de la saison
Nice, Acropolis
Salle Apollon à 20h30
Philippe Bender, direction
Krystian Zimerman, piano
Bernstein par ses « disciples »…
En pleine restructuration l’Orchestre Philharmonique de Nice, après la direction élégante et racée de son ancien directeur musical, Marco Guidarini, tourne une page de son histoire et en ce début de saison nouvelle 2009-2010, invite les grands solistes dont l’incontournable pianiste polonais Krystian Zimerman pour un premier rendez-vous en forme de concert d’ouverture. Bernsetin est l’autre grande figure de ce concert inaugural, servi par ses partenaires et disciples… Zimerman a travaillé 13 ans avec le chef américain, comme Philippe Bender qui fut son assistant à New York…
Zimerman dans Gershwin
Premier Grand Prix du Concours Chopin de Varsovie à l’âge de 19 ans, Krystian Zimerman s’est imposé un rythme de soliste solitaire et réfléchi, méditant chaque engagement, écartant la pure et démonstrative virtuosité pour l’intériorité et le recueillement… une approche cohérente avec Chopin dont il reste un interprète emblématique des paysages intérieurs, intimes, porteur de cette fameuse note bleue, dont parle George Sand. L’interprète est un passeur et un poète, transmetteur des mondes indicibles imaginés par le compositeur. Nul doute que Zimerman fait partie des immenses pianistes d’aujourd’hui.
Mais ce spécialiste chopinesque sait aussi cultiver un éclectisme avec une égale ardeur: il joue de la musique française à Paris ; Beethoven, Mozart et Schubert à Vienne ; Brahms à Hambourg, les américains à New York, sous la direction même du plus bouillonnant: Léonard Bernstein. «Si j’étais comédien, dit-il, je mettrais tout en œuvre pour interpréter Shakespeare à Londres et Tchekhov en Russie ».
Lever de rideau chorégraphique
A Nice, Krystian Zimerman interprète la Rhapsody in blue pour piano et orchestre de George Gershwin, poème symphonique en forme de ballet, ou Concerto chorégraphique qui suppose un dialogue à la fois nuancé et délirant entre piano et orchestre. De Bernstein, le Phillharmonique de Nice, interprète sous la direction du chef Philippe Bender (originaire de Besançon et qui a commencé sa carrière comme flûtiste solo), l’ouverture de l’opéra Candide (1956, écrit au moment des purges artistiques à Hollywood), d’après la pièce de Voltaire.
Philippe Bender qui est aussi directeur musical de l’Orchestre de Cannes eut la révélation de la direction d’orchestre grâce à l’appui de Paul Paray qui l’encourage à concourir à Besançon: il remporte le Concours des chefs d’orchestre en 1968! A la suite de cette distinction, il devient l’assistant au sein du Philharmonic de New York, de Leonard Bernstein et de Pierre Boulez.
La danse est à nouveau au programme, dans les deux Suites d’orchestre extraites des ballets, de Manuel De Falla, El sombrero de tres picos (deuxième suite) et de Maurice Ravel, Daphnis et Chloé (deuxième suite, également). Les deux partitions ont été créées pour les Ballets Russes de Serge de Diaghilev. Ravel a laissé pour Diaghilev l’une de ses partitions pour grand orchestre les plus longues de son oeuvre. Il y rêve d’une Antiquité pure, originelle, par le filtre des artistes du baroque tardif: « Mon intention, en l’écrivant, était de composer une vaste fresque musicale, moins soucieuse d’archaïsme que de fidélité à la Grèce de mes rêves qui s’apparente assez volontiers à celle qu’ont imaginée et dépeinte les artistes français de la fin du XVIIIe siècle ».
Krystian Zimerman, portrait
Krystian Zimerman est né dans une famille riche de tradition musicale. En effet, presque chaque jour, des musiciens venaient rendre visite à ses parents pour y faire de la musique de chambre. L’enfant déjà musicien est formé par son père puis à sept ans, travaille avec Andrzej Jasinski, professeur au Conservatoire de Katowice en Pologne, dont il sort diplômé quatorze ans plus tard.
Comme interprète de Beethoven et Prokofiev, le pianiste primé s’impose peu à peu. Puis il obtient le 1er Grand Prix du Concours Chopin de Varsovie en 1975, succès qui lui apporte une très grande notoriété et l’amorce de sa carrière internationale. Pour chaque concert, le pianiste apporte son propre instrument. Il en règle la mécanique car il est aussi facteur d’instrument, formé par la maison Steinway à Hambourg.
Artiste éclectique, que l’on ne saurait réduire à sa seule maîtrise chopinienne, Krystian Zimerman a créé le Concerto de Witold Lutoslawski à Varsovie, lors du Festival d’Automne de Musique Contemporaine; prend soin d’inscrire dans tous ces programmes, l’oeuvre d’un compositeur polonais: ainsi les pièces de Karol Szymanowski, entre autres ont permis de recueillir ne nouvelle audience grâce à ses récitals. Krystian Zimerman se réserve également du temps, quand il ne donne pas
de concert et ne fabrique pas de piano, pour faire éditer des œuvres de
Wladislaw Szpilman (chez Boosey & Hawkes), et pour se consacrer à
l’écriture d’un ouvrage sur l’esthétique qui a été publiée en Pologne.
Ses champs d’investigation du clavier ne se limitent pas au piano: le pianiste aime toucher aussi l’orgue, un instrument idéal pour les lectures horizontales, propres à démêler et se nourrir toujours du tissu contrapuntique. Krystian Zimerman vit en Suisse avec sa femme et ses deux enfants. Il enseigne comme professeur à l’Académie de Musique de Bâle.
Programme du concert événement à Nice
Mardi 15 septembre 2009
Nice, Acropolis à 20h
Bernstein: Ouverture de Candide
Gershwin: Rhapsody in blue, rhapsodie de concert pour piano et orchestre
De Falle: El sombrero de tres picos, deuxième suite
Ravel: Daphnis et Chloé, deuxième suite
Concert d’ouverture de l’Orchestre Philharmonique de Nice à l’Acropolis de Nice
Illustrations: Krysztian Zimerman, Philippe Bender (DR)
