Orchestre
Philharmonique de Nice
Les 12 et 13 janvier 2007 à 20h
Nice, opéra
Benjamin Britten,
Peter Grimes, Quatre interludes marins
Edward Elgar,
Concerto pour violoncelle, opus 85
Dmitri Chostakovitch,
Symphonie n°10 en mi mineur opus 93
Tatiana Vassilieva, violoncelle
Orchestre philharmonique de Nice
James Judd, direction
Trois compositeurs majeurs
du XX ème siècle
Concert ambitieux mené par un philharmonique en grand effectif les 12 et 13 janvier 2007 à l’Opéra de Nice : trois compositeurs majeurs du XX ème siècle poursuivent ainsi en ce début de nouvelle année, la saison de l’orchestre.
Le concerto pour violoncelle en mi mineur opus 85 d’Edward Elgar, bien que d’une durée assez brève, environ 30 minutes, est la dernière partition majeure du compositeur britannique, créée à Londres le 26 octobre 1919. Orchestration dense et concise (et même pointilliste dans l’allegro molto), part prépondérante réservée à l’instrument soliste qui fusionne avec l’orchestre en fin de cycle : l’oeuvre brillante permettra à la violoncelliste Tatiana Vassilieva, première violoncelliste russe lauréate du Concours Rostropovitch, d’éclairer la partition de son feu ardent et communicatif.
Autre musique éblouissante d’autant plus dramatique qu’elle est extraite du premier opéra de Benjamin Britten, Peter Grimes (Sadler’s Wells theater de Londres, 1945), les quatre interludes marins constituent des pauses dans l’action, tout en rehaussant l’expression lyrique du drame. Ce sont à la fois des intermèdes entre les tableaux de l’action, mais aussi des commentaires de la tragédie qui se déroule. L’inspiration de Britten est marine, et même océane : il s’agit d’évoquer la dureté et la poésie du village de pêcheurs d’Aldeburg dans lequel se passe l’action.
La Dixième symphonie de Chostakovitch est traversée par un sentiment tragique, là aussi, et même lugubre, en liaison avec la mort de Staline, puisque la partition fut créée le 17 décembre 1953 à Léningrad. Tout en réglant ses comptes avec le tyran soviétique qui ne l’épargna pas, Chostakovitch compose ici une oeuvre testament. L‘allegro (troisième mouvement) cite sa signature musicale « DSCH », constitué de l’initiale de son prénom (Dmitri) et des trois premières lettres de son nom : une citation autobiographique qui insiste sur le caractère intense et dramatique de la Symphonie.
Crédit photographique
Tattiana Vassilieva (DR)