jeudi 24 avril 2025

Orchestre Symphonique Région Centre-Tours. Brahms, Dvorak Tours, les 15 et 16 novembre 2008

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Orchestre Symphonique
Région Centre Tours
Saison 2008 – 2009

Samedi 15 novembre 2008 à 20h
Dimanche 16 novembre 2008 à 17h
Opéra Théâtre de Tours

Johannes Brahms: Concerto pour violon en ré majeur opus 77

Anton Dvorak: Symphonie du Nouveau Monde, en mi mineur opus 95

Fanny Clamagirand, violon

Orchestre Symphonique Région Centre Tours

Jean-Yves Ossonce, direction

Premier Concert

Pour son premier concert de la nouvelle saison 2008 – 2009, l’Orchestre Symphonique Région Centre Tours sous la baguette de son chef et fondateur, Jean-Yves Ossonce a choisi d’inviter le talent et la jeunesse en la personne de la violoniste virtuose Fanny Clamagirand, lauréate des Violin Master de Monte-Carlo (2007). Associer en un même programme Brahms et Dvorak est légitime: le premier a toujours soutenu (en mécène) et admiré l’oeuvre de son cadet. C’est justement à l’époque de la composition du Concerto pour violon (1878), que Brahms rencontre à Vienne Dvorak: leur amitié et leur estime ne devaient jamais faiblir.

Concerto émotionnel

Rencontré à Hanovre, Le violoniste prodige Joachim marque durablement le jeune Brahms, alors pianiste. Très vite, les deux forment un duo de musique de chambre très applaudi. Le Concerto pour violon de Brahms, pilier du répertoire romantique avec ceux de Beethoven, Mendelssohn, Schumann et Tchaïkovski, est une partition composée à partir de 1876, en hommage au grand Joachim: le compositeur laisse d’ailleurs la cadence du premier mouvement à l’inspiration libre du soliste. De fait, la plupart des interprètes actuels continuent d’ailleurs de reprendre les cadences du dédicataire Joachim ou celles de Kreisler… Aujourd’hui, au moment du centenaire de sa naissance, la lecture inoubliable, solaire et tendre, qu’en a donné le légendaire David Oistrakh demeure un modèle… proche de ce que put être le geste embrasée et clair d’un Joachim? Lequel a créé le Concerto à Leipzig le 1er janvier 1879.
Dans le déroulement de la genèse, Brahms dut accepter quelques modifications techniques demandées par Joachim. L’oeuvre mit du temps à s’imposer sur la scène, en particulier comme en France, où son oeuvre et son style continuaient de déconcerter. Lalo, Fauré se dressèrent même en rempart contre l’hydre germanique. Rappelons qu’à l’origine, Brahms alors âgé de 45 ans, (né en 1833), souhaitait un Scherzo en quatrième mouvement. Finalement, le cycle s’imposa à Joachim dans sa succession des trois parties (Allegro, Adagio, Allegro): le Scherzo composé fut ensuite réutilisé pour le Concerto pour piano n°2, l’un des sommets de son écriture, terminé en 1881.

Inspiration plurielle

Inspiration tzigane (dès le second thème du premier mouvement, puis dans la fête dyonisiaque qui ouvre le dernier mouvement), hommage et citations de Beethoven,
lied classique (pour l’adagio central)… l’oeuvre dévoile la maîtrise d’un Brahms capable de régénérer les formes « classiques » en un bain émotionnel et organique sans perpétuelle métamorphose. Quant à l’ampleur symphonique du Concerto, elle remonte aux début des années 1870, quand en 1873, le compositeur revient à la forme orchestrale: Variations sur un thème de Haydn, achèvement de la Symphonie n°1 (1876), composition de la Symphonie n°2 (1877), contemporaine du Concerto.

Pensée en mouvement

Devenu Viennois à partir de 1862, Brahms, inspiré par les modèles locaux, Haydn justement et Beethoven, désirait-il alors renouveler son inspiration à la source viennoise? Porté comme convaincu par le seul tempérament instrumental, apôtre de la musique pure, comme peut l’être après lui, Bruckner, Brahms s’écarte volontairement de la musique descriptive, à programme: d’où peut-être la haine qu’il inspira à Wagner, lequel le harcela de ses critiques et de sa malveillance.
Quoiqu’il en soit, le Concerto pour violon marque une étape décisive dans l’élaboration de l’écriture brahmsienne: moins proclamée et éruptive, plus proche du coeur, de l’intimité, de la vie intérieure. Le concerto comme les Symphonies reflètent une nouvelle gestion du temps: plus condensé, replié, d’une richesse de couleurs et d’intonations/connotations inédite: dans l’écriture, soufflent de abysses de sentiments, un riche terreau musical qui fertilise un développement pourtant condensé dans le temps.

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