Le concert du 19 octobre prochain à Paris (repris à Lyon le 3 nov suivant), met en lumière les partitions jouées / révélées par Corentin Morvan dans son premier disque intitulé « En racines ». À travers les 8 pièces du programme, Corentin Morvan, soliste éclairé autant qu’inspiré, souligne les qualités expressives et délectables du nouvel instrument inventé par le facteur Adolphe Sax, le saxhorn basse au XIXè lequel remplace l’ophicléide dans l’orchestre français.
L’instrument ainsi révélé témoigne de l’évolution de l’organologie française ; du génie inventif du jeune Sax auquel Berlioz avait prophétisé une percée remarquable dès 1842… Corentin Morvan, virtuose reconnu, membre de plusieurs ensembles sur instruments d’époque dont l’orchestre Les Siècles, offre une collection de joyaux sonores et poétiques ; chacun rappelle la plasticité d’un instrument qui a suivi le goût romantique, de l’opéra au développement symphonique et orchestral, jusqu’aux écritures actuelles.
Entre brillance sonore, expressivité ciselée, virtuosité fluide, l’instrument mis en avant déploie un naturel poétique qui affirme aussi une identité de timbre, à la fois caractérisée, claire et franche. Voilà qui accrédite les vertus des instruments historiques. Et Corentin Morvan s’en fait l’heureux et légitime champion dans un album aussi personnel qu’original. Ici la douceur presque voluptueuse des mélodies de Debussy et de Bizet, l’énergie trépidante voire impérieuse de la Carmen Fantaisie ou de la sonate de Saint-Saëns, les mondes nouveaux et plus récents de Graciane Finzi et de Raphaël Sévère composent un kaléidoscope sonore à la découverte des possibilités saisissantes du saxhorn.
Corentin Morvan (DR)
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PARIS, 360 Musique Factory, Paris 18e
vendredi 20 octobre 2023 à 20h30
Corentin Morvan, saxhorn
Stéphane Labeyrie, tuba
Lucie Sansen, piano
Réservez directement vos places sur le site du 360 MUSIQUE FACTORY :
https://le360paris.com/evenement/enracine/
360 musique factory – 32 rue Myrha – 75018 Paris
Pour toute information :
contact@aufildesvoix.com / 01 47 53 68 62
Programme EN RACINE :
Fantaisie sur le Désir / Demersseman
Sonate pour clarinette
(adaptation C.Morvan) / Saint-Saëns
Deux romances / Debussy
Carmen fantaisie / D’après Bizet
« Au fond du temple saint »
extrait des pêcheurs de perles / Bizet
Stephane Labeyrie : tuba, quatuor à cordes, flûte et harpe
Intermezzo / Bitsch
Thriller (composé en 2019) / Finzi G.
Création / Sévère R.
LE SAXHORN, UNE HISTOIRE MUSICALE … « Le projet de cet album est né de ma passion pour l’histoire, et plus particulièrement pour l’histoire de mon instrument. Le saxhorn, inventé par Adolphe Sax au milieu du XIXème siècle, est un instrument récent dans l’histoire de la musique. Pourtant, son répertoire et ses possibilités restent aujourd’hui méconnus. Le programme musical de ce disque prend ses racines dans la grande tradition des cuivres français, tournée vers la brillance du son et la virtuosité. Ce disque me tient particulièrement à cœur ; il vient clôturer une période de recherche sur mon instrument. Ces recherches ont porté sur les origines du petit tuba et sur son utilisation par les plus grands créateurs de chaque génération (concernant l’utilisation du petit tuba dans l’orchestre, citons par exemple Ravel, Debussy, Stravinsky ou encore Messiaen)», précise Corentin Morvan.
Pour ce programme, Corentin Morvan retrouve la pianiste Lucie Sansen, complice depuis bientôt dix ans, et le tubiste Stéphane Labeyrie, soliste à l’orchestre de Paris et concertiste international, « personnalité musicale que j’admire et qui est pour moi une grande source d’inspiration ».
Quelques dates :
1845 : Invention du saxhorn par Adolphe Sax
1846 : Les instruments de Sax sont imposés dans les orchestres militaires
1847 : Première utilisation du saxhorn dans la musique de scène de l’Opéra de Paris
1874 : Le saxhorn remplace définitivement l’ophicléide dans l’orchestre de l’Opéra, grâce
à l’ajout d’un piston supplémentaire
1956 : Création de la classe de saxhorn / tuba au conservatoire de Paris
1988 : Arrivée de l’euphonium en France
2 CONCERTS
Jeudi 19 octobre 2023 à Paris au 360 Musique Factory, Paris 18e ;
Vendredi 3 novembre 2023, salle Victor Hugo, Lyon – Réservations et informations : https://www.helloasso.com/associations/chapeau-l-artiste/evenements/corentin-morvan-enracines
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LIRE aussi notre ENTRETIEN avec Corentin Morvan à propos du saxhorn ou tuba français dont les possibilités expressives et techniques sont dévoilées dans son excellent album « En racines »… : https://www.classiquenews.com/entretien-avec-corentin-morvan-a-propos-de-sonalbum-en-racines-a-la-redecouverte-du-saxhorn-ou-tuba-francais/
critique du cd » en racines «
CRITIQUE CD. CORENTIN MORVAN, cor. EN RACINES (1 cd Chapeau l’Artiste) – Très beau programme à la fois éclectique (dans la succession diversement caractérisée de l’approche des paysages musicaux, du romantisme au contemporain) ; surtout d’une flexibilité habile et habitée, propre à exprimer et à séduire dans chaque épisode et chaque écriture. Le corniste Corentin Morvan, tout en suggérant la fabuleuse histoire de son instrument, réalise ici une déclaration d’amour au cor.
éloquence, virtuosité, éclectisme
La Sonate de Saint-Saëns, (comme les deux duos de Fauré transcrits par le soliste), est une excellente entrée en matière, pleine de sensualité mesurée ; elle permet au cor de faire valoir sa virtuosité brillante, feutrée et tendre, onirique et même rêveuse (Lento). Les 4 séquences de la pièce de Raphaël Sévère (Non Mudera) renforcent davantage l’acuité dialoguée entre le piano (Lucie Sansen), complice toute en nuances et le cor dont les qualités expressives, vocales, dramatiques sont exposées avec une délicatesse mordante, une volubilité comme amusée aussi de la part l’interprète.
Berlioz qui augurait au début des années 1840, de l’essor du saxhorn basse inventé par Adolphe Sax n’aurait certainement pas été insensible au chant profond de Corentin Morvan. Tel un aria d’opéra, la Fantaisie sur le Désir de Beethoven de Jules Demersseman fait vibrer et rayonner la puissance amoureuse du cor, son chant de plénitude et de sérénité heureuse.
Riche complément, plusieurs épisodes éclairent chacun la formidable séduction, la vitalité éloquente du cor : langueur presque secrète (Intermezzo de Bitch), prière éperdue dans une transcription très réussie de Bizet (harpe et cordes de Corenton Morvan également), sans omettre la « Carmen fantaisie », excellent résumé de l’opéra, où le timbre chaud et rond, cuivré et profond apporte sa somptueuse vélocité et même transe finale, entre sensualité et humour (gravité sépulcrale aussi dans l’air des cartes)… Bravo au corniste ! En somme, une réalisation dont le titre du label (« Chapeau l’Artiste ») porte excellemment son nom. CLIC de CLASSIQUENEWS
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